Les risques qui pèsent sur la stabilité au Moyen-Orient augmentent et les semaines à venir seront ''déterminantes'' sur deux fronts diplomatiques, à savoir la recherche d'une solution au conflit syrien et la reprise des pourparlers israélo-palestiniens, a affirmé mercredi, devant le Conseil de sécurité, Robert Serry, le Coordonnateur spécial des Nations unies pour le processus de paix au Moyen-Orient. M. Serry, qui présentait l'exposé mensuel sur la situation au Moyen-Orient, a appelé les dirigeants israéliens et palestiniens à saisir ''un moment d'opportunité qu'ils ne peuvent se permettre de perdre'' et à renouveler leurs pourparlers vers une solution à deux Etats, au risque de ''laisser passer la légère ouverture qui leur est offerte ces derniers mois''. Par ailleurs, il a observé que le Moyen-Orient continuait de connaître une période de troubles graves avec des conséquences humaines tragiques et un résultat incertain : ''Les tensions régionales se poursuivent de manière dangereuse, tandis que le bain de sang brutal continue en Syrie alors que les combats traversent les frontières'', a-t-il ajouté. ''Il est très urgent de mettre fin au conflit en Syrie mais, dans le même temps, il serait dangereux d'assumer que la résolution du conflit israélo-palestinien est de moindre importance'', a prévenu le Coordonnateur spécial. A cet égard, M. Serry a salué les efforts entrepris par les Etats-Unis en vue de sortir Israéliens et Palestiniens de l'impasse, notamment à travers l'engagement personnel du Secrétaire d'Etat américain, John Kerry, qui en est à sa quatrième visite dans la région. Il a également noté l'intérêt renouvelé des acteurs régionaux sur cette question, notamment grâce aux visites effectuées par le Secrétaire de la Ligue arabe, Nabil Al-Arabi, ainsi qu'une délégation de ministres et de dirigeants arabes, à Washington, fin avril dernier. Ces visites ont été l'occasion de réaffirmer l'importance de l'Initiative de paix arabe, proposée en 2002, a-t-il souligné. Aujourd'hui, ''le risque pour les deux parties est clair et il est essentiel qu'elles cessent toute tendance négative sur le terrain afin de restaurer la confiance mutuelle'', a poursuivi le Coordonnateur spécial. Il s'est, d'ailleurs, félicité d'une ''certaine retenue'' qu'elles exercent afin d'aider les efforts diplomatiques en cours. M. Serry a fait part, néanmoins, de plusieurs incidents, intervenus début mai, autour de la question délicate d'El-Qods, en particulier des restrictions d'accès imposées par Israël aux lieux saints et des détentions provisoires. ''Le Secrétaire général continue de penser que la question du statut d'El-Qods doit être réglée par la négociation'', a noté le Coordonnateur spécial. Revenant sur la Syrie, M. Serry s'est alarmé de l'escalade de la violence alors que la crise humanitaire s'aggrave : ''1 Syrien sur 4 a été contraint de quitter son foyer et les pays voisins, qui accueillent désormais 1,5 million de réfugiés, atteignent leur limite''. Aussi, il a salué l'initiative entreprise par les Etats-Unis et la Russie afin d'amener les parties à négocier. Selon lui, ''les semaines à venir seront déterminantes'', exhortant tout la communauté internationale à coopérer.