Le Coordonnateur spécial de l'ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient, Robert Serry, a déclaré mercredi que la reprise des pourparlers israélo-palestiniens n'avait enregistré aucun progrès, appelant les parties à un ‘‘engagement sérieux''. Présentant son rapport mensuel sur la situation au Moyen-Orient devant le Conseil de sécurité, le représentant onusien a affirmé que la situation au Moyen-Orient a été marquée par la poursuite des efforts visant à la reprise des pourparlers entre Israéliens et Palestiniens sur fond d'événements préoccupants sur le terrain. Lors de ce débat au Conseil de sécurité, auquel ont participé une quarantaine de délégations, M. Serry a déclaré que ‘‘des échanges discrets entre les parties étaient en cours en vue d'aboutir à un accord sur un train de mesures susceptibles de créer un environnement favorable à des négociations et de baliser la voie pour des contacts de haut niveau''. Mais face à l'absence d'avancées dans ces pourparlers, M. Serry a soutenu que les parties ‘‘doivent maintenant œuvrer à surmonter des obstacles que tout le monde sait difficiles et prendre les mesures nécessaires pour créer un environnement favorable à un engagement sérieux''. Néanmoins, a-t-il ajouté, ‘‘je crains que le temps nous file entre les doigts''. Il a également fait état des annonces faites par Israël de poursuivre les "activités de peuplement" en Cisjordanie, qui ont provoqué des affrontements entre Palestiniens et colons israéliens. "La communauté internationale devrait comprendre qu'en l'absence d'un horizon politique pour l'établissement d'un Etat palestinien vivant côte à côte dans la paix et la sécurité avec Israël, ses propres efforts visant à réaliser cet objectif manqueront de plus en plus de crédibilité", a prévenu M. Serry. Israéliens et Palestiniens sont dans l'impasse depuis septembre 2010, après qu'Israël eut refusé de prolonger le gel de ses colonies de peuplement dans les territoires palestiniens occupés. Au cours des derniers mois, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et le Premier ministre d'Israël, Benyamin Netanyahu, ont tous deux réitéré leur volonté de négocier de nouveau. L'Autorité palestinienne a les plus grandes difficultés à maintenir sa solvabilité, alors qu'elle était endettée, début 2012, à hauteur de plus de 1,1 milliard de dollars auprès des banques et de 400 millions de dettes auprès du secteur privé. Elle prévoit également un trou d'un milliard de dollars dans son budget 2012, estimé à 3,5 milliards de dollars. Par ailleurs, le Coordonnateur a également évoqué l'intensification des violences en Syrie et l'impact que la situation dans ce pays a sur ses voisins, en particulier au Liban. Des incidents dans différentes parties du pays reflètent les tensions confessionnelles exacerbées par le débordement du conflit, a-t-il noté. M. Serry a condamné les "incursions répétées de l'armée syrienne au Liban", ainsi que les tirs d'artillerie intermittents auxquels celle-ci procède par-dessus la frontière. Alors que près de 30.000 réfugiés syriens sont déjà enregistrés par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), près de 18.000 auraient traversé la frontière avec le Liban la semaine dernière.