Des associations anticolonialistes se sont félicitées de l'inscription par l'Assemblée générale de l'ONU de la Polynésie sur la liste des territoires français à décoloniser, y voyant "une voie ouverte" d'un référendum sur son autodétermination. Pour le réseau Sortir du colonialisme, cette résolution onusienne est une "première victoire pour le peuple de la Polynésie qui voit ouverte la voie d'un référendum sur son autodétermination". Le réseau demande, à cette occasion, que soit posée la question de l'indemnisation du peuple polynésien qui, a-t-il rappelé, n'a jamais été indemnisée pour les essais nucléaires qui ont durant des dizaines d'années contaminé sa population et son environnement. "Cette résolution est aussi un encouragement pour tous les anticolonialistes, qui en 2014 soutiendront le droit du peuple kanak à se prononcer sur sa souveraineté", affirme par ailleurs Sortir du colonialisme, dans un communiqué parvenu à l'APS, signalant que la décision de l'Assemblée générale de l'ONU permet de réinscrire la Polynésie sur la liste des territoires à décoloniser, rejoignant ainsi 16 autres territoires non autonomes dont la Sahara occidental et la Nouvelle Calédonie. L'Association française d'amitié et de solidarité avec les peuples d'Afrique (AFASPA) salue de son côté la résolution L56 de l'Assemblée générale de l'ONU qui réaffirme, 52 ans après la déclaration sur l'accès à l'indépendance des peuples coloniaux, "le droit inaliénable de la population de la Polynésie française à l'autodétermination et à l'indépendance". Elle a condamné l'attitude "inadmissible" de la France qui n'a pas assisté à la séance de vote de la résolution. "C'est une faute grave qui renie l'engagement pris au nom du peuple français à l'égard de la Charte des Nations unies" stipulant que les peuples des Nations unies s'engagent à créer les conditions nécessaires au maintien de la justice et du respect des obligations nées des traités et autres sources du droit international, a rappelé l'AFASPA. Pour elle, la France persiste donc à "transgresser" les principes du droit international. "Dans le passé elle a contraint les peuples qu'elle colonisait à prendre les armes pour revendiquer leur droit à l'indépendance, aujourd'hui encore elle dénie ce droit au peuple de la Polynésie quand elle considère que l'Assemblée générale fait preuve + d'ingérence flagrante + dans ses affaires, a fustigé l'association dans un communiqué rendu public, signalant que ces populations, comme celles d'Algérie, ont subi les essais nucléaires et leurs conséquences criminelles qui continuent de ruiner l'environnement et la santé des habitants. L'Assemblée générale de l'ONU a adopté le 17 mai une résolution plaçant la Polynésie française sur la liste des territoires à décoloniser. La France n'a pas participé à la séance de vote et a dénoncé une "ingérence flagrante" de l'ONU.