L'Assemblée générale de l'ONU a adopté sur la base d'un consensus une résolution plaçant la Polynésie française sur la "liste des territoires à décoloniser". L'Assemblée générale des Nations unies "réaffirme le droit inaliénable du peuple de la Polynésie française à l'autodétermination et à l'indépendance", lit-on dans la résolution. Cette dernière invite également Paris à "faciliter et accélérer la mise en place d'un processus équitable et effectif d'autodétermination" sur ce territoire d'outre-mer. Bien que les résolutions de l'Assemblée générale ne soient pas contraignantes, ce document est néanmoins susceptible d'ouvrir la voie à un référendum sur l'autodétermination de la Polynésie. La France a refusé de prendre part au vote, tandis que les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et d'autres pays se sont désolidarisés du consensus. Présentée par les Iles Salomon, Nauru et Tuvalu (trois petits Etats du Pacifique), la résolution est fondée sur la Charte des Nations unies proclamant le droit des peuples à l'autodétermination, ainsi que sur les décisions du forum du Pacifique Sud de 2004, 2011 et 2012 soutenant le droit de la population polynésienne à l'autodétermination. Le document voté par l'Assemblée générale de l'ONU tient également compte de la résolution adoptée par le Parlement de la Polynésie française le 19 août 2012 et qui souligne la nécessité de considérer ce territoire comme une colonie. Tout en se déclarant attachée au principe de l'autodétermination, la délégation américaine a refusé de soutenir la résolution sur la Polynésie française. La Russie s'est au contraire jointe au consensus. Lors de l'élection organisée vendredi en Polynésie française, le sénateur Gaston Flosse (81 ans) a été réélu président de ce territoire. Sa position consiste à accorder à la Polynésie le statut d'autonomie tout en la maintenant au sein de la République française.