L'Assemblée générale de l'ONU a adopté vendredi sans vote une résolution affirmant ''le droit inaliénable de la population de la Polynésie française à l'autodétermination et à l'indépendance'', et en appelant le gouvernement français à faciliter la mise en place d'un ''processus équitable et effectif d'autodétermination''. Pour l'ONU, la Polynésie française reste en conséquence un territoire non autonome au sens de la Charte des Nations Unies, ce qui l'inscrit à l'ordre du jour du Comité des 24, le comité spécial chargé de la décolonisation. Par cette résolution, présentée par trois Etats du Pacifique, les Iles Salomon, Nauru et Tuvalu, le gouvernement français, en sa qualité de puissance administrante, est ''invité à faciliter la mise en place d'un processus équitable et effectif d'autodétermination''. Le Comité de décolonisation de l'ONU est, pour sa part, chargé d'examiner la question de la Polynésie française à sa prochaine session, qui se tiendra en juin 2013. Les territoires non autonomes sont définis par l'ONU comme ''des territoires dont les populations ne s'administrent pas encore complètement elles-mêmes''. En 1946, plusieurs Etats membres des Nations unies avaient identifié des territoires non autonomes tombant sous leur administration et les avaient placés sur une liste de l'ONU. Au fil des années et à la suite des mouvements de décolonisation, la plupart de ces territoires fut retirée de la liste. Cette liste comprend, aujourd'hui, seize (16) territoires non autonomes dont le Sahara occidental, Guam, les Bermudes, Gibraltar, la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française. En février dernier, rappelle-t-on, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, avait déclaré que ''plus que jamais, la communauté internationale est convaincue que le colonialisme n'a pas sa place dans le monde moderne'', rappelant que la communauté internationale est entrée dans la troisième année de la troisième Décennie internationale de l'élimination du colonialisme.