L'Algérie ne refoule pas les étrangers et aucun centre de détention pour réfugiés n'existe sur son territoire, a affirmé lundi à Alger un membre du Conseil italien des réfugiés. "Malgré qu'on assiste à un mouvement migratoire plus grand dans la région (Afrique du Nord et Sahel), l'Algérie ne refoule pas les étrangers et il n'y a pas de centres de détention pour réfugiés dans ce pays", a déclaré Jino Barcella, membre du Conseil italien des réfugiés lors d'une rencontre-débat sur le thème "Flux migratoire et évolution des situations politiques socio-sécuritaires". Organisée en collaboration avec la section Algérie du Centre international de recherches et d'études sur le terrorisme, cette rencontre a donné également l'occasion à M. Barcella d'avancer que l'Union européenne "ne fait pas assez pour aider les pays de la région" face au problème des réfugiés. Toutefois, un projet intitulé "renforcement des capacités de gestion des flux migratoires mixtes" est initié par la Commission européenne en coordination avec la CNCPPDH depuis janvier 2011, a noté Me Mario Lana, président de l'Union des juristes pour la défense des droits de l'homme et vice-président du Conseil italien des réfugiés. Me Lana, qui est également vice-président de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), a estimé que l'un des objectifs visés par ce projet est "la recherche de solutions durables pour les réfugiés" qui se trouvent en Algérie. En fait, "les réponses algériennes sont conformes à ses convictions et ses engagements internationaux" a relevé Mohamed Saib Musette, directeur de recherche au CREAD et auteur de plusieurs ouvrages sur l'émigration africaine, rappelant au passage que "l'Algérie a contribué au rapatriement d'Algériens et d'étrangers pris au piège" dans des zones de conflit. Etablissant un lien entre les situations sécuritaires et les flux migratoires, Omar Bendjana, colonel à la retraite, a soutenu que la propagation d'armes au profit de groupes terroristes "va non seulement mettre en danger un pays comme l'Algérie, mais surtout rendre plus complexe la gestion des réfugiés". La multiplication, ces derniers temps, de foyers de tension aux frontières de l'Algérie a favorisé le déplacement de populations qui prend des "proportions préoccupantes" a indiqué, quant à elle, Saida Benhabyles, présidente du Mouvement algérien de solidarité avec la famille rurale et lauréate du prix des Nations unies pour la société civile.