Rôle - Un tel mécanisme est censé assurer «une meilleure visibilité et une plus grande lisibilité des mouvements migratoires dans la région», selon les participants à un atelier sur l'émigration, organisé à Alger. Ce mécanisme permettrait aussi d'apporter des «solutions adéquates» à ce phénomène dans la région de l'Afrique du Nord, les pays du Sahel et en Méditerranée. Les flux migratoires mixtes englobent à la fois les migrants, les demandeurs d'asile et les réfugiés. Les participants à l'atelier sur le renforcement de la protection des migrants et les capacités de gestion des flux migratoires mixtes, organisé conjointement par La Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH) et le Conseil italien pour les réfugiés (CIR), ont également appelé à la constitution d'un groupe de travail multisectoriel, en partenariat avec les organismes internationaux en charge de la question des réfugiés sous la présidence du CNCPPDH. «Ce groupe de travail aura pour mission de soumettre des propositions aux parties concernées» afin de trouver des réponses adéquates à ce phénomène, a-t-on encore expliqué. L'atelier a préconisé, dans le même cadre, la «promotion d'une coordination sectorielle pour une meilleure maîtrise de l'information relative aux flux migratoires mixtes». Ils ont appelé, en outre, les pouvoirs publics algériens à accorder un intérêt «particulier» au phénomène de la migration mixte, en plaidant pour une mise en conformité de la législation algérienne, en matière de gestion des flux migratoires mixtes, avec ses engagements internationaux, notamment en ce qui concerne la protection des personnes qui expriment le besoin d'être protégées. Sur un autre plan, le chercheur algérien en sociologie, Mohamed Saïb Musette, a, dans une intervention lors de cet atelier, réaffirmé la nécessité de mettre en place une stratégie nationale et un système d'informations pour gérer le phénomène de l'immigration qui devient, dans la conjoncture actuelle, «imprévisible et de plus en plus complexe». «Nous sommes en présence de données fragmentaires sur les mouvements migratoires à partir et vers l'Algérie et il serait souhaitable d'avoir un système d'informations qui obéisse aux normes techniques et scientifiques afin de bien gérer ce phénomène», a indiqué ce chercheur au Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (Cread). Il a estimé que la connaissance en Algérie de ces flux demeure «assez approximative», tant sur le plan qualitatif que quantitatif. «Les données sont parcellaires, on ne sait pas avec exactitude le flux d'étrangers qui résident légalement ou illégalement sur le territoire national (...) ni le volume des Algériens qui quittent l'Algérie annuellement», a-t-il observé. Néanmoins, cette situation n'est pas exclusive à l'Algérie, a précisé M. Musette, étant donné qu'il «n'existe aucun cadre international contraignant pour que les Etats donnent de la visibilité nécessaire aux mouvements migratoires».