L'Algérie, comme bon nombre de pays de la région et du bassin méditerranéen, est confrontée au problème de migration de crise. Un phénomène qui ne cesse de prendre des allures inquiétantes, interpellant les pouvoirs publics à mettre en place un dispositif de régulation des flux migratoires. Les sociologues l'ont confirmé, hier, au cours d'une conférence-débat intitulée « L'Algérie face aux migrations », organisée par le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD) à l'Université de Bouzaréah. Les intervenants, à l'image de Mohamed Saib Musette, Khaled Noureddine et le psychosociologue, Hocine Lasbalaoui, ont reconnu que les mesures en question fonctionnent de manière flexible. D'où l'intérêt des pays concernés à établir une stratégie à la mesure des conséquences des flux migratoires. Ils attestent que les flux deviennent de plus en plus complexes. Les conséquences des soulèvements dans plusieurs arabes et l'instabilité dans bon nombre de pays africains laissent présager une tendance à la hausse des mouvements et déplacements des populations vers l'Algérie. Les études, effectuées par le CREAD, confirment que l'année 2011 a été marquée par un reflux des migrants algériens, mais aussi des familles tunisiennes et libyennes vers l'Algérie. Aux frontières du sud, selon des sources sécuritaires, en plus des Subsahariens de plusieurs nationalités, près de 30 000 Maliens chercheraient refuge en Algérie. Parmi ces réfugiés, on trouve aussi des Algériens installés, depuis longtemps au Mali. Selon les sociologues, les étrangers en Algérie ne représentent que 1 % de la population totale. Mais notre pays continue d'en accueillir, surtout les irréguliers qui cherchent à rejoindre l'Europe. Ce qui a amené les autorités algériennes à réviser les conditions d'entrée sur son territoire. Mais cela n'a nullement changé la situation. « L'Algérie demeure un pays d'immigration prometteur dont l'ouverture économique, jointe à l'instabilité politique dans la région, continue de drainer des populations étrangères », ont souligné les intervenants. Selon le CREAD, 21% sont en situation irrégulière. Ils sont près de 25 000 personnes venant des régions subsahariennes. Parmi cette population en situation irrégulière, se trouvent des migrants libyens, syriens, maliens. Les étudiants et enseignants étrangers vivant en Algérie représentent 3% de la population alors que les réfugiés et demandeurs d'asile ne représentent que 2%, quant aux réfugiés sahraouis, ils représentent 56%. Ces retombées risquent de porter préjudice à l'économie et à la stabilité du pays. Sociologues, statisticiens, urbanistes, anthropologues comptent élaborer en 2013 un document synthèse sur les flux migratoires en Algérie sur la base de données collectées par les centres de recherche et institutions.