Un expert de l'ONU a prévenu vendredi que la ville de Ghaza ne serait plus habitable d'ici trois ans en raison des conséquences économiques et sociales désastreuses du blocus imposé par Israël. ''Les sept années d'un étranglement soigneusement calculé de la bande de Ghaza par Israël ont dévasté l'économie et maintenu les habitants de Ghaza dans une pauvreté perpétuelle et une dépendance à l'aide extérieure'', s'est indigné le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, exhortant Israël à lever son blocus. Renforcé après la prise du pouvoir du Hamas à Ghaza en juin 2006, le blocus entre dans sa septième année. Soulignant les souffrances insupportables endurées par le peuple de Ghaza pendant sept années, le Rapporteur spécial a demandé que cesse le ''châtiment collectif'' de la population civile des mains de l'Etat israélien. M. Falk a fait remarquer que depuis 2007, la capacité productive de Ghaza a diminué, 80% des usines étant fermées ou opérant à la moitié de leur capacité, et que le chômage atteint 34% de la population active. ''44% des habitants de Ghaza sont en insécurité alimentaire et 90% de l'eau de Ghaza est impropre à la consommation sans traitement approprié'', a-t-il déploré. Rappelant les prévisions des Nations Unies indiquant que la bande de Ghaza serait inhabitable d'ici 2020 si les conditions en vigueur se poursuivaient, M. Falk a, ainsi, émis des prévisions encore plus pessimistes en avisant que Ghaza ne serait plus habitable d'ici trois ans seulement. De son côté, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a fait part de sa ''profonde préoccupation'' devant l'expansion continue des colonies de peuplement israéliennes dans les territoires palestiniens occupés, et ce, en violation du droit international. Selon son porte-parole, le chef de l'ONU se dit en particulier ''troublé'' par les informations selon lesquelles le projet de construction de centaines d'unités d'habitations au sein de la colonie d'Itamar (Cisjordanie) aurait avancé d'une étape supplémentaire, comme cela est également le cas de la zone de peuplement de Bruchin, alors que ces informations font suite à d'autres récentes annonces concernant Beit El, près de Ramallah. Ban Ki-moon reste, en outre, préoccupé par les informations faisant état de projets d'environ 1.000 unités d'habitation de colons à El-Qods-Est, ainsi que par les mesures prises afin d'autoriser quatre zones de peuplement illégales, situées à l'intérieur de la Cisjordanie. ''Ces décisions malheureuses, qui ne font que saper les progrès vers la solution des deux Etats, constituent un précédent profondément inquiétant, au moment où des efforts sont faits pour relancer le processus de paix'', a affirmé le chef de l'ONU. M. Ban a exhorté Israël à entendre les appels de la communauté internationale en faveur du gel des activités de peuplement et à se conformer aux engagements qu'il tient du droit international et de la Feuille de route.