L'Algérie et l'Espagne ont réaffirmé mardi soir à Alger leur attachement à une solution politique au conflit syrien et estimé que l'ouverture d'un dialogue intersyrien était une "priorité". Animant un point de presse conjoint avec son homologue espagnol, José Manuel Garci-Margallo à l'issue d'un entretien, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci a indiqué qu'une nouvelle opportunité est en train de se présenter pour conduire à un dialogue entre les Syriens, ajoutant qu'une passerelle entre les processus Genève 1 et Genève 2 était en train de "se consolider". Il a estimé que l'ouverture d'un dialogue inter-syrien était une "priorité", affirmant que "tout ce qui pourrait contribuer à réduire la violence, dont est victime le peuple syrien aujourd'hui, doit être considéré également comme étant prioritaire". Pour sa part, M. Garci-Margallo a souligné qu'il n'y avait pas de solution militaire au conflit syrien, dont le règlement "passe par une solution politique négociée". Il a exprimé le souhait de son pays que la conférence de Genève 2 "puisse déboucher sur une solution pacifique et sur un dialogue intersyrien pour mettre fin aux violences qui endeuillent la Syrie". Les deux ministres ont indiqué, en outre, que leur entretien a porté sur un certain nombre de questions régionales d'intérêt commun. Concernant la Tunisie, le chef de la diplomatie algérienne a indiqué que ce pays "est en train d'évoluer dans un processus de transition actif qui devrait lui permettre avant la fin de l'année d'aller vers des institutions pérennes". S'agissant de la situation en Libye, M. Medelci a indiqué avoir exprimé avec son homologue espagnol leur "préoccupations" mais en même temps leur "espoir" de voir ce pays "aller de l'avant le plus rapidement possible et de se donner des institutions stables, démocratiques et pérennes", affirmant que "la Libye a les moyens d'aller vers un développement durable". "Nous avons manifesté le souhait qu'un grand nombre de pays puissent apporter à la Libye tout le soutien nécessaire. Le peuple libyen en a aujourd'hui besoin. Nous sommes persuadés qu'il a lui-même en soit les ressources nécessaires pour recouvrer la stabilité et la sécurité le plus rapidement possible", a-t-il déclaré. M. Medelci a, par ailleurs, indiqué que son entretien avec son homologue espagnol a porté sur la question du Sahara occidental, ajoutant que les deux parties se sont félicitées de leurs "bonnes relations" avec le Maroc. Il a, toutefois, souligné que l'Algérie "est désireuse de faire en sorte que la communauté internationale soit davantage consciente sur l'urgence à trouver une solution concrète, juste et durable pour la situation du peuple sahraoui". Il a, à cet égard, rappelé que le peuple sahraoui était en attente, depuis plus de trente années, de la possibilité "promise" et "garantie" par les Nations unies d'aller vers une autodétermination dans un cadre "transparent". Pour sa part, M. Garci-Margallo a indiqué que son pays essayait de garantir un "contrôle effectif" de la situation des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara Occidental. Concernant l'aide humanitaire espagnole destinée aux réfugiés sahraouis, il a rappelé que son pays "a été le premier donateur en 2012, même s'il a du réduire cette aide de 18% en 2013 à cause de la crise économique".