L'Office des Nations unies pour la drogue et le crime (ONUDC) a prévenu, mercredi, que les abus de médicaments délivrés sur ordonnance, ainsi que la consommation de nouvelles substances psychoactives (NSP), étaient en augmentation, tandis que la consommation de drogues traditionnelles telles que l'héroïne et la cocaïne semble marquer un recul dans certaines régions du monde. Vendues comme ''euphorisants légaux'' ou ''drogues de synthèse'', les NSP prolifèrent à un rythme sans précédent et posent des défis de santé publique inédits, a mis en garde le directeur exécutif de l'ONUDC, Youri Fedotov, qui a exhorté à une action concertée dans l'objectif de prévenir la production, le trafic et l'abus de ces substances. Le nombre de catégories de NSP est passé de 166 en 2009 à 251 en 2012, ce qui représente une augmentation de plus de 50%, et dépassant, pour la première fois, le nombre total de catégories de substances sous contrôle international au nombre de 234. Etant donné que de nouvelles substances nocives font leur apparition sur le marché des drogues avec une régularité sans faille, le système de contrôle international des drogues doit désormais faire face à la rapidité et à la créativité du phénomène des NSP, préconise ONUDC. Alors que ce problème devient ''alarmant'', ces drogues sont ''légales'' et vendues librement, y compris sur internet, ajoute cette organisation de l'ONU qui souligne qu'elles peuvent se révéler bien plus dangereuses que les drogues traditionnelles. Les noms ''épice'', ''miaou miaou'' et ''sels de bain'' induisent les jeunes en erreur en leur faisant croire qu'ils s'adonnent à un plaisir quasiment sans risques, s'inquiète l'ONUDC. Pour ce qui concerne la consommation de drogues traditionnelles, telles que l'héroïne et la cocaïne, elle semble en déclin en Europe mais en expansion en Amérique du Sud et dans les économies émergentes en Asie. Les plus grosses saisies de cocaïne au monde se font encore en Colombie (200 tonnes) et aux Etats-Unis (94 tonnes). Concernant l'Afrique, l'ONUDC avertit que le continent est une cible toujours plus importante pour le trafic et la production de substances illicites. M. Fedotov a alors appelé au soutien international afin de surveiller la situation et d'éviter que le continent devienne de plus en plus vulnérable au marché de la drogue et à la criminalité organisée, soutenant que les consommateurs de drogue victimes des effets collatéraux du trafic à travers l'Afrique ont également besoin d'être aidés.