Folklore chaoui avec les Rafaâ de N'gaous, variétés avec Mohamed Lamine et Abdou Driassa, chanson kabyle avec Ouardia et sonorités orientales avec le chanteur syrien Wafik Habib ont formé une véritable mosaïque artistique, jeudi soir, en ouverture du festival international de Timgad. Le théâtre de plein air mitoyen au site de l'antique Thamugadi, plein comme un £uf, a vibre pendant près de trois heures après la ‘‘mise en appétit'' du public par la troupe folklorique des Rafaâ aux rythmes de la Gasba (flûte traditionnelle) et du Bendir. L'apparition sur scène de l'artiste syrien Wafik Habib fit ensuite monter l'ambiance d'un cran, surtout lorsqu'il interpréta, en hommage à la chanson algérienne, ‘‘Abdelkader Ya Boualem'', un succès immortalisé par plusieurs chanteurs algériens parmi lesquels Khaled et Rachid Taha. Ravi, le public ne se fit pas prier pour reprendre en choeur ce morceau du patrimoine algérien. Maouawil et chansons du pays du Cham charmèrent tout autant l'assistance, en particulier les nombreuses familles qui se sont déplacées pour cette première soirée. "Sabiyya ‘‘, "Talabni al mout", ‘‘Ya Kamar'', autant de succès qui permirent à l'artiste syrien de mettre le public ‘‘dans sa poche'', surtout lorsque des danseurs exécutèrent la fameuse Dabka, cette chorégraphie si spécifique au pays du Moyen-Orient durant laquelle les danseurs, alignés se tiennent par la main et frappent le sol du pied. Un pur moment de bonheur qui transporta le public du côté des pays bordant la côte orientale de la mer Méditerranée. La troisième partie de la soirée, entièrement dédiée aux jeunes, a été ‘‘confiée'' à Mohamed Lamine, Abdou Driassa, Djelloul Marka, Nadia Guerfi, Ouardia et le ‘‘régional de l'étape'', Nasreddine Horra. Sonorisation et décor très maîtrisés, jeux de lumière et rythmes endiablés ont fait entrer en transe les jeunes spectateurs qui se sont dandinés tout leur soûl sur les travées du théâtre. Selon des spectateurs approchés au sortir du spectacle, la soirée d'ouverture de cette 35ème édition du festival international de Timgad est l'une des plus accomplies. Dans une conférence de presse tenue avant l'ouverture de la manifestation, Lakhdar Bentorki, directeur de l'Office national de la culture et de l'information (ONCI), organisateur du festival, avait souligné le caractère exceptionnel de cette édition qui se tient dans le cadre du cinquantenaire de l'indépendance.