OUZOU - La dépouille de l'écrivain Boukhalfa Bitam, décédé mardi dernier au Chu de Tizi-Ouzou à l'âge de 93 ans, a été inhumée jeudi après ûmidi, au cimetière familial de son village natal, Taourirt Mimoune, sur les hauteurs des Ath Yenni (une quarantaine de km au sud- est de Tizi- Ouzou). Les obsèques se sont déroulées après la prière du Dohr, en présence d'une foule nombreuse, dont des cadres de l'Etat et d'anciens élèves du défunt venus accompagner leur maitre à sa dernière demeure. Dans une oraison funèbre, un représentant du secteur de la culture, a fait l'éloge des qualités tant morales qu'intellectuelles du pédagogue et écrivain disparu, en mettant l'accent sur son sens des relations humaines et son attachement à son pays. ''C'est une très grosse perte. Il s'est voué corps et âme à l'enseignement et a formé des générations de cadres". Il s'est distingué aussi pour sa défense des principes de la démocratie et les droits de l'Homme, témoigne Mustapha Bouhadef, ex député et enseignant à l'université de Bab Ezzouar (Alger). Pour sa part, le chanteur Farid Ferragui, un des élèves de feu Bitam à l'école normale de Tizi-Ouzou (1969-1973), a affirmé, avec nostalgie, qu'il retenait de son maitre ''l'image d'un pédagogue hors pair qui s'est consacré pleinement à la formation d'enseignants de valeur qui ont, à leur tour, formé beaucoup de cadres occupant aujourd'hui diverses fonctions dans les institutions de l'Etat''. Boukhalfa Bitam est né le 21 juin 1920 à Tourirt Mimoun, un village des Ath Yenni, où vit le jour également l'écrivain Mouloud Mammeri, dont les sépultures ne sont séparées que par un jet de pierre. Il fut cadre émérite de l'Education nationale et auteur de romans inspirés par la vie quotidienne en Kabylie, à l'exemple de ''Taddart Oufella'', ''Rue de la liberté'', ''Meriem'', ''Les Yoyous dans le laurier rose'' et ''Fadhma N'Soumer''. Dans un message de condoléances adressé à sa famille, la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, a rendu hommage à ''l'érudit et fin connaisseur de l'histoire millénaire de l'Algérie'', rappelant les écrits de l'auteur sur la période de la colonisation française, dont il ''a décrit et dénoncé les méfaits''.