L'écrivain Boukhalfa Bitam décédé, hier, au CHU Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou à l'âge de 93 ans, à la suite d'une longue maladie, sera inhumé aujourd'hui, jeudi – près du monument de la littérature algérienne Mouloud Mammeri – au cimetière de son village natal Taourirt Mimoun à Ath Yenni, à environ 35 km au sud-est de Tizi Ouzou. Né le 21 juin 1920 à Taourirt Mimoun, Boukhalfa Bitam, connu, respecté et apprécié de tous pour sa simplicité légendaire, a occupé le poste de directeur de l'Ecole normale de Tizi Ouzou avant de se lancer dans l'écriture. Ses œuvres sont inspirées de l'époque coloniale et des valeurs de la société kabyle ancestrale régie par le code de l'honneur. Romancier, il s'est essayé à tous les genres littéraires. Son premier ouvrage, un récit, La prise de Taddart Oufela est publié en 1980 aux éditions Sned. Une série d'autres ouvrages s'en est suivie. En 1984, il signe son premier roman intitulé Rue de la Liberté aux éditions Enal. Un livre qui connaîtra un franc succès. C'est l'ouvrage qui lui permet d'accéder à la scène littéraire et culturelle algérienne pour ouvrir le bal à une multitude d'œuvres qui se sont succédé tout au long de son parcours littéraire. Il publie plusieurs romans Les justes en 1986, Maryem en 2002, Le revenant en 2003 et Youyou dans les lauriers-roses en 2004. Dans ses écrits, Boukhalfa Bitam a rendu un vibrant hommage à la femme kabyle qui a toujours été à l'avant garde de la sauvegarde des valeurs ancestrales et son combat face au colonisateur. Son essai Fadhma n'Soumer, une autre lecture de l'illustre fille de Werdja est un hommage à la résistance de celle qui a été nommée la Jeanne d'Arc kabyle.