Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a affirmé vendredi à Amman (Jordanie) qu'il était parvenu à un accord avec les parties israélienne et palestinienne pour la tenue d'une rencontre prochainement à Washington qui devra jeter les bases d'une future reprise des négociations gelées depuis près de trois ans. Le chef de la diplomatie américaine, qui a fait cette annonce à l'issue de sa sixième mission de paix au Proche-Orient, s'est gardé de donner les détails des termes de l'accord intervenu avec ses interlocuteurs des deux parties au conflit, indiquant seulement que les bases d'une reprise du processus de paix restaient encore à formaliser. Perçue comme une victoire diplomatique pour M. Kerry après des mois de négociations avec les deux parties depuis la prise de ses fonctions en février dernier, la tenue de cette rencontre préparatoire devrait se tenir la semaine prochaine dans la capitale fédérale américaine avec la présence notamment du négociateur en chef palestinien, Saeb Erekat, et la ministre israélienne de la Justice, Tzipi Livni. Tout en saluant cette nouvelle démarche qu'il considère comme une ''importante et bienvenue avancée", le secrétaire d'Etat a souligné, toutefois, que les défis exigeraient des ''choix difficiles'' dans les jours à venir. Ne voulant répondre à aucune question des journalistes dans sa déclaration à la presse à l'issue de sa visite à Amman, M. Kerry a considéré que les ''discussions privées'' étaient le meilleur moyen pour ''assurer le progrès et la compréhension lorsqu'il s'agit de problèmes complexes et difficiles comme celui de la paix au Moyen Orient''. La meilleure façon de donner de la chance à ces négociations ''est de les garder en privé'', a-t-il insisté, ajoutant qu'il était optimiste même si les défis auxquels font face les deux parties au conflit sont ''redoutables''. Durant son séjour dans la région qui a pris fin vendredi, M. Kerry a eu des rencontres avec le président palestinien, Mahmoud Abbas, et des entretiens téléphoniques avec le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour forger un accord avec les deux parties. Lors de sa rencontre avec M. Abbas, ce dernier a demandé des garanties diplomatiques des Etats-Unis pour que les prochaines discussions avec les Israéliens soient articulées autour du gel de nouvelles constructions dans les colonies ainsi que de la création d'un Etat palestinien indépendant basé sur le tracé antérieur à l'intervention militaire israélienne à El Qods-Est et en Cisjordanie en 1967. Pour M. Kerry, qui a mis la pression sur le premier ministre israélien pour qu'il fasse preuve de souplesse dans sa position notoirement rigide, la résolution du conflit israélo-palestinien aurait un impact de grande envergure pour aider à stabiliser la région et l'ensemble du Moyen-Orient. En parallèle à la mission menée par son secrétaire d'Etat, le président Barack Obama avait eu jeudi un entretien téléphonique avec M. Netanyahu lui demandant de continuer à travailler avec M. Kerry afin de reprendre les négociations avec les Palestiniens le plus tôt possible.