à quelques heures de la fin de sa visite dans la région, le secrétaire d'Etat américain John Kerry tentait d'ultimes discussions dans l'espoir de remettre sur rail le processus de paix israélo-palestinien. Au terme de son sixième voyage dans la région, Kerry n'arrivait toujours pas à convaincre les uns et les autres de reprendre la table des négociations. Les Palestiniens gardent le cap sur l'arrêt total de la colonisation pour toute reprise des négociations, et les Israéliens refusent d'entendre raison et poursuivent leur politique expansionniste. Dans la nuit, le président américain Barack Obama a appelé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour l'exhorter à travailler à une reprise des négociations «le plus tôt possible», selon la Maison Blanche, après le rejet par la partie palestinienne des paramètres proposés par M. Kerry. Le chef de la diplomatie américaine devait avoir hier une ultime rencontre avec le président palestinien Mahmoud Abbas, avec lequel il s'est déjà longuement entretenu mardi et mercredi à Amman. M. Erakat a fait le déplacement à Amman pour informer M. Kerry «de la position qui s'est dégagée hier (jeudi) soir de réunions de la direction palestinienne», a déclaré un responsable palestinien sous le couvert de l'anonymat, citant «une référence claire aux frontières de 1967, l'arrêt de la colonisation et des éclaircissements sur la question de la libération des prisonniers». Le vice-ministre israélien des Affaires étrangères Zeev Elkin a rejeté hier, ces revendications, affirmant que «préjuger des concessions auxquelles Israël est prêt avant même l'ouverture de négociations avec les Palestiniens ne sera jamais couronné de succès». «Même ceux qui soutiennent une solution à deux Etats devraient admettre que la reconnaissance des frontières de 1967 a quelque chose de suicidaire», a-t-il dit, en référence aux lignes antérieures au début de l'occupation israélienne. Dans un communiqué diffusé tôt hier, un haut responsable du département d'Etat a estimé qu'il était «encourageant qu'il y ait un tel débat sérieux sur ces questions», reconnaissant néanmoins qu'il y avait «de nombreux points de vue fortement ancrés». Une autre manière de dissimuler l'échec de la nouvelle mission de Kerry au Moyen Orient. Parallèlement, l'Union européenne (UE) a assuré que ses nouvelles lignes directrices excluant les territoires occupés de la coopération avec Israël «ne préjugent en aucun cas du résultat des négociations de paix entre les Israéliens et les Palestiniens». «La position de l'UE est qu'elle reconnaîtra les changements de frontières à partir du moment où les parties se seront mises d'accord», a souligné la chef de la diplomatie de l'Union, Catherine Ashton, réaffirmant son «soutien aux efforts intenses du secrétaire d'Etat américain Kerry». Une autre façon d'apporter un soutien permanent à l'Etat sioniste. M. N.