Des dizaines de milliers de civils assiégés vivent dans des conditions "très difficiles, sans aide" en Syrie, a déploré mercredi le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui attend depuis 20 jours le feu vert de Damas pour entrer dans la vieille ville de Homs. "En Syrie, des dizaines de milliers de civils vivant dans des zones assiégées font face à des conditions d'existence d'une extrême dureté, tandis que l'acheminement de l'aide humanitaire en leur faveur se voit entravée", s'insurge le CICR dans un communiqué. "Une telle situation pourrait avoir des conséquences tragiques", prévient l'organisation basée à Genève rappelant qu'en vertu du droit international humanitaire, les forces gouvernementales et les différents groupes d'opposition armés, ont l'obligation de faciliter un passage rapide et sans entraves des secours aux civils. Ils doivent aussi permettre aux civils assiégés de quitter la zone des combats s'ils le désirent. "Malheureusement, ces obligations ne sont pas toujours remplies", fustige le CICR. "Nous pourrions venir en aide à davantage de personnes à Homs, comme ailleurs dans le pays, s'il existait une volonté de toutes les parties de nous autoriser à le faire", a-t-il relevé. Malgré les difficultés à atteindre les personnes assiégées, le CICR a pu toutefois faire parvenir ces deux dernières semaines de la nourriture à 5.000 prisonniers incarcérés dans la prison centrale d'Alep, assiégée depuis plusieurs mois et où les détenus souffraient d'un manque aigu de nourriture. En plus de ces prisonniers, le CICR a pu procurer des vivres à quelque 215.000 personnes jusqu'à présent durant ce mois en Syrie. L'ONU estime toutefois que 6,8 millions de personnes ont besoin d'aide à l'intérieur du pays.