Des soldats et miliciens soutenant Bachar al-Assad ont mené une série de raids contre plusieurs villages dans le nord de la Syrie, tuant 27 jeunes.Deux journalistes occidentaux ont par ailleurs péri dans des bombardements de l'armée à Homs, ont indiqué des opposants. Les victimes sont un photographe de guerre français et une correspondante de guerre américaine. Un témoin a précisé qu'un obus a frappé la maison dans laquelle les deux journalistes se trouvaient et qu'ils ont ensuite été touchés par une roquette au moment où ils s'enfuyaient. "Trois ou quatre autres journalistes étrangers ont été blessés", a indiqué de son côté un militant. La révolte contre le régime aurait fait plus de 7600 morts depuis mars 2011, en majorité des civils, selon des opposants. Civils Parmi les victimes figurent 5542 civils, 1692 soldats et membres des services de sécurité et près de 400 déserteurs, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Dans le nord du pays, les jeunes gens, tous des civils, ont été pour la plupart abattus de balles dans la tête ou dans la poitrine alors qu'ils se trouvaient chez eux ou dans la rue dans les villages d'Idita, d'Ibline et de Balchone dans la province d'Idlib proche de la frontière avec la Turquie, a rapporté le Réseau syrien pour les droits de l'homme. Plusieurs vidéos postées sur YouTube et enregistrées par des militants locaux montrent des cadavres de jeunes gens blessés par balles dans les rues et dans leurs maisons. L'authenticité des images n'a pas pu être confirmée de manière indépendante. La journaliste américaine Marie Colvin, le Français Rémi Ochlik, tués en Syrie Les deux reporters tués, hier, à Homs, dans le centre de la Syrie, sont la journaliste américaine Marie Colvin et le photographe français Rémi Ochlik, a déclaré le ministre français de la Culture Frédéric Mitterrand. Il y a eu 106 journalistes tués cette année, et là, une Américaine Marie Colvin et Rémi Ochlik, 28 ans, tué à Homs alors qu'il faisait son métier de reporter photographe. C'est absolument bouleversant, a dit M. Mitterrand à la presse à la sortie du conseil des ministres. Marie Colvin, âgée d'une cinquantaine d'années, était grand reporter à l'étranger pour l'hebdomadaire britannique Sunday Times. Elle était connue pour ses nombreuses couvertures en zones de guerre. Elle avait reçu le prix du meilleur correspondant à l'étranger pour l'année 2010 en Grande-Bretagne. Rémi Ochlik était photographe à l'agence IP3 Press, installée à Paris, dont l'objectif était de couvrir l'information à Paris et les conflits dans le monde. Ses photos ont été publiées par Paris-Match, Time magazine et le Wall Street Journal. Il avait été primé au World press 2012 pour ses reportages en Libye. Par ailleurs, le quotidien français Le Figaro a indiqué que la Française Edith Bouvier faisait partie des journalistes blessés. J'ai reçu deux appels de Homs ce matin m'apprenant qu'Edith Bouvier a été blessée aux jambes, nous nous efforçons d'organiser son évacuation, a dit Philippe Gelie, chef du service étranger du Figaro. La ville rebelle de Homs est pilonnée sans relâche par les forces du régime de Bachar al-Assad depuis près de trois semaines. Le grand reporter français Gilles Jacquier a été tué, le premier journaliste occidental tué en Syrie. Il a péri le 11 janvier, également à Homs, épicentre de la contestation, lors d'un voyage autorisé par les autorités qui restreignent drastiquement les mouvements des journalistes dans le pays. Paris demande un accès pour secourir les victimes, l'ambassadrice convoquée La France demande à la Syrie un accès sécurisé pour porter secours aux victimes des bombardements qui ont tué deux journalistes, un Français et une Américaine, à Homs (centre de la Syrie), et a convoqué l'ambassadrice de Syrie à Paris, a indiqué le Quai d'Orsay. A la suite des informations qui nous viennent de Homs, selon lesquelles un groupe de journalistes aurait été victime de bombardements, je demande au gouvernement syrien l'arrêt immédiat des attaques et le respect des obligations humanitaires qui s'impose à lui, dit le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé dans un communiqué. J'ai demandé à notre ambassade à Damas d'exiger des autorités syriennes un accès sécurisé et médicalisé pour porter secours aux victimes avec le soutien du Comité international de la Croix-rouge (CICR), poursuit le ministre. J'ai demandé à mon directeur de cabinet de convoquer l'ambassadrice de Syrie à Paris pour lui faire part de ces exigences et lui rappeler le caractère intolérable du comportement du gouvernement syrien, ajoute M. Juppé. Plus que jamais la France est déterminée à agir pour que cesse la sauvage répression dont est victime chaque jour le peuple syrien, ajoute-t-il. La France souhaite connaître ce qui s'est passé exactement et qui constitue une démonstration supplémentaire de la dégradation de la situation en Syrie et d'une répression qui est de plus en plus intolérable, avait déclaré Alain Juppé à la sortie du conseil des ministres. Selon le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand, les deux journalistes tués ont en plus été poursuivis alors qu'ils essayaient d'échapper aux bombardements. Trois ou quatre autres journalistes étrangers ont été blessés, selon ce militant. Parmi eux la Française Edith Bouvier reporter au Figaro, a indiqué le quotidien français. Le grand reporter français Gilles Jacquier a été le premier journaliste occidental tué en Syrie. Nicolas Sarkozy : ça montre que ce régime doit partir Le président français Nicolas Sarkozy a estimé que la mort de deux journalistes, une Américaine et un Français, hier, à Homs (centre Syrie), pilonnée depuis près de trois semaines par les forces de Bachar Al-Assad, montre que maintenant ça suffit, ce régime doit partir. J'ai appris que deux journalistes ont été assassinés, dont un journaliste français, a affirmé M. Sarkozy. On a déjà eu un caméraman français qui a été tué il y a peu de temps, je vais bien sûr présenter mes condoléances aux familles, ça montre combien la liberté d'informer est importante et combien le métier de journaliste peut être difficile et dangereux, a-t-il ajouté. Ça montre que maintenant ça suffit, ce régime doit partir il n'y a aucune raison que les Syriens n'aient pas le droit de vivre leur vie, de choisir leur destin librement, a ajouté M. Sarkozy, qui se trouvait dans son QG de campagne en vue de l'élection présidentielle. L'armée rebelle aide les habitants de Homs assiégée L'Armée syrienne libre (ASL), qui combat les forces du régime de Bachar al-Assad, tente d'assurer nourriture et refuge aux milliers d'habitants du quartier de Baba Amr dans la ville rebelle de Homs, bombardé sans relâche depuis près de trois semaines, selon des militants. L'ASL est en charge de la distribution de la nourriture et d'assurer un refuge aux habitants, a affirmé, hier, Omar Chaker, un militant vivant dans le quartier. Mais selon lui leur mission est assez compliquée car les forces du régime tirent sur tout ce qui bouge. De notre côté, nous tentons aussi d'assurer un refuge aux gens dans les écoles et les mosquées, a poursuivi M. Chaker. L'ASL essaie d'aider autant qu'elle peut, a affirmé de son côté à Homs Hadi Abdallah, membre de la Commission générale de la révolution syrienne, l'une des composantes de l'opposition. Ses moyens restent limités, l'ASL assure surtout la protection du quartier, a-t-il précisé, affirmant que 90 000 personnes se trouvent encore à Baba Amr. Le militant affirme lui aussi que les opérations d'aide en général sont très risquées en raison des bombardements et de la présence de snipers. Nous avons des stocks de nourriture dans les immeubles, mais plusieurs personnes ont été tuées en allant les chercher. C'est presque du suicide, assure M. Abdallah. Avant-hier, le chef de l'Armée syrienne libre, formée de militaires dissidents, a accueilli favorablement l'appel du Comité International de la Croix-Rouge (CICR) à des trêves quotidiennes de deux heures pour acheminer de l'aide humanitaire. Le régime tente depuis le 4 février de faire plier cette ville stratégique du centre de la Syrie, à coups de bombardements quotidiens sur plusieurs quartiers, notamment celui de Baba Amr, faisant plusieurs centaines de morts. Au moins 13 civils syriens ont été tués, hier, dans les bombardements sur Baba Amr, outre deux journalistes, un Français et une Américaine, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Avant-hier, 68 personnes ont été tuées dont 31 à Homs, selon l'OSDH. Pour sa part, le quotidien al-Watan (proche du pouvoir), citant une source à l'hôpital militaire de Homs, a fait état de la mort de six militaires tués à Baba Amr, et dans la région de Rastane et Kfar Aya, dans la province de Homs. Par ailleurs, le journal, citant une source des services de renseignements syriens, indique que la traque des gangs armés s'est poursuivie dans les quartiers de Baba Amr, Bassatine al-Soultaniyeh et Jobar, où cinq personnes recherchées pour divers crimes ont été arrêtées. Il a ajouté que les forces de l'ordre sont parvenues à encercler plusieurs hommes armés dans le quartier de Bayyada alors qu'ils s'apprêtaient à attaquer le commissariat de police, tuant, blessant et en arrêtant plusieurs, indique le journal. La Russie soutient l'appel du CICR à une trêve quotidienne en Syrie La Russie soutient l'appel du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à des trêves quotidiennes de deux heures pour acheminer de l'aide humanitaire en Syrie, a indiqué, hier, le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères. Nous sommes très préoccupés par les comptes rendus sur la situation humanitaire difficile en Syrie. Nous soutenons activement les efforts du Comité international de la Croix-Rouge pour établir une trêve quotidienne, a déclaré le porte-parole, Alexandre Loukachevitch, lors d'une conférence de presse. Il est entendu que cette pause sera utilisée pour fournir de l'aide humanitaire à la population, a ajouté M. Loukachevitch. Le CICR a lancé mardi un appel urgent à toutes les parties prenantes pour l'observation de pauses quotidiennes d'au moins deux heures, afin de permettre l'acheminement rapide des secours humanitaires. La situation actuelle exige qu'une décision soit prise immédiatement pour qu'une trêve humanitaire puisse être instaurée dans les combats, avait déclaré le président du CICR, Jakob Kellenberger, dans un communiqué. Il a réclamé à toutes les parties impliquées dans les affrontements d'observer des pauses quotidiennes d'au moins deux heures, afin de permettre l'acheminement rapide des secours humanitaires. M. Kellenberger a ajouté qu'à Homs et dans d'autres zones touchées par les combats en Syrie, des familles entières étaient bloquées chez elles depuis des jours sans pouvoir se procurer des vivres ou accéder à des soins médicaux.