Le début de l'exploitation de la mine de fer de Ghara Djebilet (130 km à l'est de Tindouf), qui renferme des réserves exploitables de 1,7 milliard de tonnes, doit se faire dans les cinq prochaines années, a affirmé le Premier ministre Abdelmalek Sellal. Lors de sa rencontre, mercredi, avec les représentants de la société civile de la wilaya de Tindouf et à l'issue de sa visite de travail, M. Sellal a annoncé la décision des pouvoirs publics d'accélérer le démarrage de la production de ce site, considéré parmi les plus importants gisements de fer au monde. "L'exploitation de la mine de fer qui était un rêve sera une réalité sur le terrain et l'Etat est déterminé à la mettre en production", a martelé M. Sellal lors de cette rencontre. L'exploitation de ce gisement, dont les investissements seraient de 15 milliards de dollars, "va contribuer au développement de la région de Tindouf, à la création de nouveaux emplois et à la réduction de l'importation de fer", a précisé le Premier ministre. La concrétisation de ce projet est déjà entrée dans sa phase effective avec la création récente d'une société chargée de la réalisation des études techniques et physico-chimiques, en prélude à la mise en exploitation de cette mine. Selon le ministère de l'Energie et des Mines, ''ce projet est important et nécessite des investissements de l'ordre de 10 à 20 milliards de dollars". L'exploitation du site nécessite des études "approfondies'', notamment le volet relatif à la disponibilité des ressources hydriques, du gaz pour produire l'électricité et les techniques à utiliser pour le traitement du minerai de fer, estime le ministère. La perspective de construire une ligne de chemin de fer de 1.000 km pour acheminer la production du gisement vers les centres de transformation est également à l'étude, indique encore le ministère. Le gisement de Ghara Djebilet est déjà doté de plusieurs infrastructures, dont une piste menant au chef-lieu de wilaya, et est reliée à Bechar par une route sur 987 km. Découvert en 1952, ce site minier renferme des réserves de 3,5 milliards de tonnes dont 1,7 milliard de tonnes sont exploitables avec une teneur de 57% en fer. Une fois mis en exploitation, il est prévu l'extraction de 20 millions de tonnes par an de minerai à partir de ce site pour produire 10 millions de tonnes de fer, dont la moitié sera consacrée au marché local, assurent des spécialistes. Ce mégaprojet permettra également la création de pas moins de 15.000 postes de travail. L'Algérie, qui ambitionne d'atteindre l'autosuffisance en acier, importe annuellement pour quelque 10 milliards de dollars de produits sidérurgiques pour couvrir ses besoins estimées à cinq millions de tonnes par an.