L'Algérie a clos sa participation aux Championnats du Monde d'athlétisme handisport de Lyon (20-28 juillet), avec 23 médailles (10 or, 8 argent et 5 bronze), et une 9è place sur 67 pays classés des 103 présents, une performance qualifiée de "très positive" par le directeur technique national, M. Zoubir Aichaine. Lors de la dernière édition à Christchurch en Nouvelle-Zélande en 2011, l'Algérie avait pris la 11è place sur 47 pays classés (8 or, 6 argent et 7 bronze). En plus de ces médailles, l'Algérie est le premier pays arabe et africain au classement final du rendez-vous lyonnais et même mieux que des pays mieux lotis et plus développés dans la prise en charge du handisport, à l'image de la France qui avec 33 athlètes est loin derrière (3 or), l'Australie (4 or), Canada (7 or), l'Espagne (9 or) et l'Afrique du Sud (3 or), entre autres. "Ce n'est guère facile d'être parmi le Top 10 dans un tournoi aussi relevé en qualité et quantité. De là, il faut reconnaître que les résultats de nos athlètes sont remarquables et méritoires. Ils ont été à la hauteur de l'évènement que ce soit pour les médaillés ou le reste qui n'a pas aussi démérité", a positivé M. Aichaine, tout en insistant, dans un entretien téléphonique avec l'APS, sur le fait que cette prestation met davantage de pression sur les staffs techniques pour l'avenir. En plus des médailles, la participation algérienne a marqué le mondial lyonnais par la pulvérisation de trois records du Monde au disque (2 fois) et Club, en plus de cinq records africains dans différentes épreuves. A cela, s'ajoutent les performances personnelles de la saison, presque les 25 athlètes ayant pris confiance en leurs moyens et avec l'aide de leurs coachs ont pu se transcender, tout en étant à jeun sous une chaleur suffocante. "90% de nos athlètes ont animé une finale et amélioré leurs chronos et jets, et quelques uns d'entre eux ont même raté le podium de peu. Cela dénote qu'un bon travail a été effectué durant la saison, qui s'ajoute à la volonté des athlètes pour honorer leur pays", a expliqué pour sa part, l'adjoint du DTN, M. Said Saad. Néanmoins, les responsables techniques de la fédération algérienne handisport (FAH), estiment que les résultats obtenus sont d'autant positifs qu'ils constituent une arme à double tranchant. "Il ne faut pas rester dans l'euphorie de ces résultats, mais relever les enseignements utiles pour une continuation. Je pense qu'à l'avenir, l'élaboration de deux compétitions nationales distingues et plus qu'impératives. Une compétition regroupant uniquement l'élite et une autre pour les jeunes talents d'avenir", a expliqué M. Zoubir Aichaine. Son adjoint, Said Saad abonde dans le même sens, relevant l'importance de la formation à tous les niveaux (entraîneurs, encadreurs entre autres) qui est devenue une chose impérative. "Pour ne pas régresser et maintenir ces résultats et plus, il faut des moyens, pas seulement financiers, mais surtout matériels spécifiques, recyclage des entraîneurs et encadreurs, une prise en charge réelle de nos athlètes, tout en prospectant au niveau des centres spécialisés pour dénicher de jeunes talents afin d'assurer une bonne relève", a-t-il tenu à souligner. Pour les entraîneurs nationaux, le fait de faire mieux que des pays plus développés et où la prise en charge des athlètes handicapés est nettement meilleure (accessibilité aux infrastructures, équipements spécifiques, matériels sportifs adéquats), dénote qu'avec plus de moyens, le handisport algérien sera toujours dans le sillage des grandes nations sportives.