Une députée française du parti "La France insoumise" (LFI) a vigoureusement dénoncé les provocations du ministre de l'Intérieur de son pays contre l'Algérie, le qualifiant de "piètre agitateur". "Votre ministre de l'intérieur s'est illustré par ses déclarations racistes en qualifiant une partie de nos concitoyens de français de papiers", a déploré la présidente du groupe parlementaire "La France insoumise", Mathilde Panot, à l'adresse du Premier ministre François Bayrou, lors du débat sur la politique générale du gouvernement français. Elle s'est notamment indignée du fait que le ministre français de l'Intérieur "s'improvise en diplomate avec l'Algérie, mais n'est en finalité qu'un piètre agitateur". "Pour qui se prend Bruno Retailleau à vouloir provoquer une tension insupportable pour des millions de Français, qui vivent une relation directe d'affection et de fraternité respectueuse avec le peuple algérien ?", a-t-elle dénoncé. De son côté, la directrice de la revue Regards, Catherine Tricot, a réagi aux provocations du ministre français de l'Intérieur, en lui rappelant que la France ne peut expulser une personne vers un pays dont elle n'a pas obtenu l'accord préalable. "La question des OQTF (obligation de quitter le territoire) est compliquée. On n'expédie par les gens sans avoir un accord avec le pays vers lequel la personne est expédiée", a-t-elle expliqué lors d'une intervention sur le plateau d'une chaîne de télévision. La directrice de la revue Regards a notamment souligné que la France ferait bien de se calmer et de considérer ses relations avec le monde. "Il faut considérer avec un peu plus d'attention et de respect le reste du monde, et arrêter d'imaginer en montrant nos biceps et en tapant du poing sur la table", a-t-elle insisté. Elle a mis l'accent sur le fait que les relations avec l'Algérie est quelque chose de "très important", rappelant que "près d'un quart des français ont des relations avec l'Algérie". "Le nombre de gens qui ont vécu et qui ont des relations d'amour, d'histoire avec l'Algérie est très important. Ça ne peut pas être une question parmi d'autres", a-t-elle martelé. La récente campagne de désinformation menée contre l'Algérie par l'extrême droite en France a suscité de nombreuses réactions au sein de la classe politique française qui a fustigé l'acharnement de certaines parties contre les Algériens. L'ex ministre Ségolène Royal a évoqué la "dette morale" qu'avait la France envers l'Algérie, une dette en lien avec les crimes commis durant la colonisation, tandis que le parti de gauche La France insoumise, à travers son groupe parlementaire à l'Assemblée française, a vertement critiqué les ministres et responsables français qui se sont attaqués récemment à l'Algérie. La Fédération franco-algérienne de consolidation et du renouveau (FFA) a exprimé, quant à elle, sa "plus vive indignation face à la campagne politico-médiatique, dirigée contre l'Algérie et les Algériens".