Le président égyptien Mohamed Morsi destitué par l'armée est depuis lundi sous le coup d'un nouveau chef d'inculpation pour "complicité de meurtre et de torture" sur des manifestants protestant devant le palais présidentiel fin 2012, a-t-on annoncé de sources judiciaires. L'ex-chef de l'Etat islamiste, détenu au secret depuis sa destitution par l'armée le 3 juillet, sera détenu pour enquête durant 15 jours à compter de lundi prochain, ont ajouté ces sources. En décembre 2012, des milliers de manifestants s'étaient massés devant le palais présidentiel au Caire pour protester contre un décret constitutionnel de M. Morsi, l'accusant de chercher à islamiser la législation du pays. M. Morsi est déjà en détention pour une affaire concernant son évasion de prison à la faveur de la révolte populaire qui a renversé son prédécesseur Hosni Moubarak. Dans cette première affaire, les charges portent en particulier sur l'aide qu'on lui aurait apportée pour s'évader d'une prison où le régime Moubarak l'avait incarcéré début 2011, peu avant d'être chassé du pouvoir. A l'époque, M. Morsi avait assuré que lui et les 33 autres membres des Frères musulmans détenus avec lui ne s'étaient pas évadés mais que "des habitants (leur avaient) ouvert les portes" de la prison. De nombreux autres dirigeants des Frères musulmans sont également en détention préventive ou recherchés par la justice. Plusieurs hauts responsables de la confrérie doivent être jugés à partir du 25 août pour "incitation au meurtre" de manifestants anti-Morsi qui tentaient d'attaquer leur QG au Caire.