La justice égyptienne a indiqué lundi avoir prolongé de quinze jours la détention préventive du président Mohamed Morsi, destitué et arrêté par l'armée le 3 juillet dernier, après des manifestations de grande ampleur réclamant son départ. Retenu par l'armée depuis sa destitution, le chef d'Etat déchu avait été officiellement placé le 26 juillet en détention préventive pour une durée de 15 jours. M. Morsi est inculpé d'implication présumée dans des opérations meurtrières début 2011 lors de la révolte populaire contre le président Hosni Moubarak. Plusieurs charges pèsent sur lui, notamment l'aide qui lui a été apportée pour s'évader d'une prison où le régime Moubarak l'avait incarcéré début 2011, peu avant d'être chassé du pouvoir. M. Morsi, premier président égyptien élu démocratiquement et premier président issu des Frères musulmans et civil du pays, a été déposé et arrêté par l'armée le 3 juillet, en réponse, selon les militaires, aux attentes de millions de manifestants qui réclamaient son départ. Outre le président déchu, plusieurs hauts responsables des Frères musulmans, dont issu Morsi, à leur tête le Guide suprême Mohamed Badie, sont également en détention préventive ou recherchés par la justice. Les dirigeants de la confrérie détenus doivent être jugés à partir du 25 août pour « incitation au meurtre » de manifestants anti-Morsi.