Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a plaidé, mercredi à New York, pour la prise en considération des spécificités ainsi que des vulnérabilités de l'Afrique dans le cadre du processus de l'instauration du développement durable dans le monde. M. Lamamra a lancé cet appel lors de son intervention à la première réunion du Forum politique de haut niveau pour le développement durable, tenue dans le cadre de la 68e Assemblée générale de l'ONU. Ce Forum politique, rappelle-t-on, est l'instance qui remplace, désormais, la Commission du développement durable de l'ONU qui avait été mise en place en 1992 à l'issue du sommet de la Terre tenu à Rio de Janeiro (Brésil). Dans son discours, au cours duquel il a cerné les paramètres qui conditionnent la réussite d'un développement durable dans les pays en développement dont africains spécifiquement, M. Lamamra a souligné que l'Algérie attachait un "intérêt particulier" à la nécessité de mettre à profit l'expérience de l'ex-Commission de développement durable et de veiller à une bonne transition entre celle-ci et le nouveau Forum. Dans ce sens, le chef de la diplomatie algérienne a soutenu que la réussite de cette transition passerait "inéluctablement" par la prise en charge des spécificités du continent africain et de la complexité de ses vulnérabilités économique, sociale et environnementale. Partenariat entre le Forum et l'UA En conséquence, la mise en place de la composante ''Afrique'' du Forum en partenariat notamment avec la Commission de l'Union africaine (UA), ''constituera un pas considérable pour répondre aux défis de développement du continent'', a-t-il précisé. Pour le ministre, la communauté internationale, notamment les pays les plus riches, doit consentir davantage d'efforts en fournissant aux pays les plus démunis l'aide nécessaire pour leur permettre de mettre en œuvre leur politique de développement durable. En effet, a poursuivi M. Lamamra, en misant sur leurs propres ressources et sur leurs propres capacités nationales, les pays en développement misent également sur les engagements pris par leurs partenaires à travers ''les soutiens financiers et un véritable transfert de technologie ainsi que le renforcement de leurs aptitudes à se développer'.' En somme, a résumé le ministre, le bien-être des générations présentes et futures ''ne peut se faire sans le développement de l'économie et l'éradication de la pauvreté tout en préservant l'environnement''. Il est à souligner que le Forum politique de développement durable a été mis en place en application du Document final de Rio+20 (juin 2012) dans lequel les pays membres ont appelé à l'établissement d'un Forum pour assurer que la question du développement durable demeure une priorité des gouvernements. Cette nouvelle instance onusienne se réunira, tous les quatre ans, sous les auspices de l'Assemblée générale de l'ONU, et tous les ans sous celles du Conseil économique et social de l'ONU (ECOSOC).