Les participants au 2ème séminaire international sur la réforme et le renouveau dans la région du Maghreb, ouvert vendredi à Sétif, ont appelé les jeunes algériens à "effectuer des recherches sur l'histoire et le patrimoine légué par les Chouyoukhs et les savants maghrébins". Ces recherches et leur exploitation sont de nature à réformer les conditions actuelles de la nation musulmane, a-t-on ajouté au cours de la première de cette rencontre organisée par l'Association des oulémas musulmans algériens (AOMA) et qui réunit des chercheurs et des conférenciers libyens, tunisiens, mauritaniens et algériens. Dans une conférence intitulée "le réformisme en Algérie", le Pr. Mohamed-El Hadi El Hasni, de l'université d'Alger, a rappelé que le "Maghreb en général et l'Algérie en particulier regorgent de +trésors+ légués par de grands savants à l'image des cheikhs Abdelhamid Benbadis et Bachir El Ibrahimi" et qu'il appartient aujourd'hui aux jeunes de savoir tirer profit de leurs travaux et de leur legs". Le même intervenant a considéré que la recherche sur les sources du renouveau, en mettant en lumière les travaux des savants musulmans, "permettra de retrouver les valeurs essentielles de la religion musulmane". Après avoir donné un large aperçu de l'histoire du mouvement réformiste en Algérie, rappelant les travaux de nombreux chouyoukh à travers les différentes époques, comme Cheikh Daoudi, Abdelkader El Rachidi et Mahmoud Ibn El Annabi, le Pr. El Hasni a souligné que le réformisme en Algérie a convaincu les algériens que l'Islam recommande la science et combat l'ignorance. De son côté, le président du bureau de Sétif de l'AOMA, Ahmed Drif, a estimé que "la réforme et l'évocation des réformistes sont une nécessité au regard de l'étape que traverse le monde musulman". "La réflexion renouvelée" à laquelle avait appelé Cheikh Benbadis, et son adaptation à la réalité de notre époque, est "la base d'une renaissance à même de réformer la situation du monde arabe et musulman", a-t-il ajouté. Le séminaire organisé à Sétif représente, selon le même conférencier, "l'occasion de mettre en avant les appels réformistes de savants des pays du Maghreb, à l'instar de Kheireddine Tounsi, Bachir El Ibrahimi et Abdelhamid Benbadis qui ont permis de connaître les causes de la faiblesse des nations arabes et islamiques". Intervenant à son tour, le président de l'AOMA, Abdallah Guessoum, a estimé, en substance, que la motivation ayant présidé à l'organisation de cette rencontre réside dans la nécessité d'engager une vraie réflexion face aux "souffrances vécues par les peuples dans le monde arabe à cause du sous-développement et de ses répercussions négatives dans toutes les sphères de la vie". Le séminaire, organisé à la maison de la culture Houari-Boumediene de Sétif, sera clôturé samedi par la lecture de recommandations.