L'occupant israélien a décidé de libérer 26 détenus palestiniens de longue date, mais continue parallèlement les arrestations arbitraires au détriment du processus de paix. Les autorités d'occupation se préparent à libérer un nouveau groupe de 26 prisonniers palestiniens, après s'être engagé à libérer 104 détenus dans le cadre des négociations de paix israélo-palestiniennes. Un premier groupe avait été libéré le 13 août. L'annonce de cette libération intervient toutefois en parallèle avec la construction de centaines de logements dans les colonies israéliennes, déplore la direction palestinienne. Selon des informations de presse, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a autorisé la construction de centaines de logements dans les colonies de Cisjordanie et d'El Qods-est pour amadouer les durs de sa majorité qui sont opposés à la libération d'un nouveau contingent de prisonniers palestiniens. Le président palestinien Mahmoud Abbas a affirmé que la partie palestinienne s'engage à respecter le calendrier fixé par les Etats-Unis sur les négociations de paix avec Israël, malgrès les agressions israéliennes quotidiennes en Palestine. Les précédentes négociations directes israélo-palestiniennes avaient capoté en septembre 2010 en raison de la poursuite de la colonisation israélienne. L'occupant israélien refuse toute négociation sur El-Qods occupée Un dirigeant palestinien du mouvement Fatah avait dénoncé un projet de loi israélien qui empêcherait pratiquement toute "concession" sur El-Qods occupée, le qualifiant d'un obstacle de plus au processus de paix. Le texte du projet de loi qui a été approuvé par le gouvernement israélien stipule qu'aucune négociation sur le statut d'El-Qods occupée, une des questions les plus épineuses du conflit israélo-palestinien, ne pourra se tenir avant l'accord préalable de deux tiers, soit 80, des 120 députés de la Knesset (Parlement). "Ce gouvernement extrémiste tente de faire échouer les négociations depuis qu'elles ont commencé. Ce n'est qu'un obstacle de plus", avait déclaré Jamal Mheissen, un responsable du Fatah, le mouvement du président palestinien. En août dernier, la Knesset a approuvé en première lecture un projet de loi soumis par le gouvernement, selon lequel tout échange de territoire en vue d'accords de paix sera soumis à référendum, sur fond de reprise des négociations de paix entre Palestiniens et Israéliens en juillet dernier. Poursuite des arrestations Quinze cadres du mouvement palestinien Hamas ont été arrêtés lundi par les forces d'occupation israéliennes dans la ville de Naplouse en Cisjordanie. Ces arrestations arbitraires ont eu lieu notament à Tulkarem, Tamoune et dans le village de Sallem, selon des sources palestiniennes précisant que tous les cadres arrêtés sont des étudiants dans la faculté Ennadjah à Naplouse. Deux députés du Conseil législatif palestinien ont également été arrêtés, selon le Hamas. "Les forces d'occupation israéliennes ont arrêté à El-Khalil les députés Nazzar Ramadane et Mohamed Badr, ainsi que le militant Adnan Abou Tabana", a expliqué le Hamas, précisant que les forces d'occupation n'avaient fourni aucune explication concernant ces arrestations. L'armée israélienne a en outre mené lundi matin un raid aérien contre le nord de la bande de Ghaza, le premier depuis plus de deux mois. Dimanche, six Palestiniens ont été arrêtés par les forces d'occupation israéliennes lors d'une incursion en Cisjordanie, notamment à El-Khalil, à Ramalah, et d'autres villages avoisinants. L'armée israélienne procède souvent à des arrestations arbitraires lors d'incursions dans les territoires palestiniens occupés, en dépit des condamnations de la communauté internationale. Samedi, des dizaines de Palestiniens, dont des femmes et des enfants, ont été asphyxiés par des tirs de bombes de gaz lacrymogène dans la région de Safa, dans le nord de la ville de Beit Ameur (El-Khalil). L'organisation de défense des prisonniers harcelée Human Right Watch (HRW) a appelé dimanche l'armée israélienne à cesser de "harceler" les membres d'une organisation de défense des prisonniers palestiniens, Addameer, et d'arrêter d'"en faire d'eux des victimes de l'arbitraire". "Les militaires israéliens ont imposé de sévères restrictions et des amendes aux membres de l'équipe d'Addameer sans même affirmer qu'ils étaient impliqués dans la moindre activité violente et ce sans procès", a déploré HRW dans un communiqué. Addameer (conscience en arabe) fournit des services légaux et défend notamment les droits des Palestiniens détenus par Israël. En septembre, l'armée israélienne a arrêté un avocat de l'organisation, accusé d'être membre du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP) essentiellement en raison de son rôle dans l'organisation de manifestations non-violentes un an plus tôt. "Les autorités israéliennes devraient laisser les employés d'Addameer poursuivre leur travail en faveur des droits de l'Homme et ne pas en faire des victimes de l'arbitraire", a insisté l'organisation basée à New York.