Le Conseil de sécurité a appelé lundi l'Organisation pour la coopération islamique (OCI) à poursuivre et renforcer sa coopération avec l'ONU dans les domaines de la diplomatie préventive, le maintien et le renforcement de la paix. Lors d'un débat avec l'OCI en présence de son secrétaire général, Ekmeleddin Ihsanoglu, le Conseil a noté que l'ONU et l'OCI ''sont toutes deux déterminées à favoriser un dialogue mondial visant à promouvoir la tolérance et la paix et les engage à coopérer plus encore afin d'améliorer la compréhension entre les pays, les cultures et les civilisations'', a indiqué le président du Conseil de sécurité. De son côté, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a émis l'espoir que les deux organisations continueront à renforcer leur partenariat dans les années à venir et exhorté les dirigeants ''à faire leur possible pour restaurer la confiance entre communautés musulmanes et à réduire l'influence des groupes armés radicaux et des extrémistes violents''. Le secrétaire général s'est félicité des efforts menés conjointement par l'ONU et l'OCI dans les domaines de la prévention des conflits et de la lutte contre le terrorisme, des droits de l'homme, du dialogue interculturel et du développement durable. M. Ban a aussi abordé la crise syrienne, en notant qu'elle avait entraîné une escalade des tensions entre les communautés sunnite et chiite, soutenant que l'OCI pourrait être, avec les Nations Unies, l'un des instruments de résolution de ces divisions, qui ont causé la mort de nombreux civils et constituent une menace à la sécurité au sens large. Le secrétaire général a également exhorté le gouvernement de la Birmanie à faire cesser les discriminations à l'encontre de la communauté musulmane de ce pays. S'agissant de la situation au Mali et en Afghanistan, M. Ban a noté avec satisfaction les efforts de réconciliation, de promotion du dialogue et de protection des droits de l'homme conduits sous l'égide de l'OCI dans ces pays. Pour ce qui est du terrorisme, le secrétaire général a insisté sur le fait qu'il n'est associé à aucune religion, aucune culture et aucun peuple en particulier. Cependant, au cours des dernières années, a-t-il observé, ''la violence terroriste a affecté de manière disproportionnée des pays membres de l'OCI, du Sahel à l'Afrique du Nord, du Moyen-Orient à l'Asie du Sud''. Dans ce sens, il a souligné la nécessité de traiter les causes à l'origine de la propagation de l'extrémisme et du terrorisme, en renforçant la promotion de l'Etat de droit, la bonne gouvernance et la protection des droits de l'homme. Pour sa part, le SG de l'OCI a affirmé que cette organisation est la deuxième organisation intergouvernementale la plus importante après l'ONU, qui a été fondée ''sur la base des principes de la paix, de l'harmonie, de la tolérance et de l'égalité de tous les êtres humains, tels qu'ils sont enseignés par l'Islam''. Rappelant que de nombreuses questions à l'ordre du jour du Conseil de sécurité avaient un lien avec le monde musulman, M. Ihsanoglu a également souligné qu'il était nécessaire d'accélérer la réforme du Conseil de sécurité, en promouvant ''la transparence, la reddition de comptes, une représentation adéquate et une pleine démocratisation'' en son sein. ''La réforme du Conseil de sécurité doit assurer la représentation adéquate des Etats membres de l'OCI dans toutes les catégories de ses organes, étant donné que notre organisation représente 57 pays membres de l'ONU et 1,6 milliard de musulmans à travers le monde'', a-t-il renchéri.