Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a indiqué que l'Union européenne lèvera ses premières sanctions imposées à l'Iran en décembre prochain. L'allègement des sanctions "va commencer au mois de décembre", a déclaré le ministre à la radio Europe 1. Une réunion de l'UE au niveau des ministres des Affaires étrangères est "prévue dans quelques semaines", a-t-il dit. Cette levée des sanctions sera "limitée, ciblée et réversible", a-t-il ajouté, sans préciser les domaines concernés. "C'est la même chose du côté américain", a rappelé Laurent Fabius. A propos de la possibilité accordée pour la première fois à l'Iran d'enrichir de l'uranium, alors que toutes les résolutions de l'Onu depuis dix ans demandaient à Téhéran la suspension de ce processus, Laurent Fabius a souligné qu'il serait à l'avenir étroitement encadré. "Ce qui est garanti de part et d'autre, c'est un programme d'enrichissement, ce n'est pas la même chose qu'un droit d'enrichissement, dans des termes qui sont mutuellement convenus. Ça veut dire qu'il (l'Iran) ne peut pas faire tout et n'importe quoi, il y a des limitations précises", a-t-il expliqué. Aux termes de l'accord conclu ce week-end à Genève entre l'Iran et les six puissances chargées du dossier nucléaire (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne), Téhéran ne pourra plus enrichir de l'uranium au-delà de 3,5% ou 5%. Son stock d'uranium enrichi à 20% sera aussi neutralisé. L'enrichissement à 90% permet de constituer une bombe nucléaire. Téhéran revendique un droit à enrichir de l'uranium pour un usage civil. Le pays ne dispose toutefois que d'une seule centrale, Bouchehr. Selon les experts, il est nécessaire d'avoir 50.000 centrifugeuses enrichissant de l'uranium à 3,5% pour alimenter une centrale. L'Iran en possède aujourd'hui 19.000.