L'Algérie devrait rappeler ses positions de principe quant aux questions de la paix et la sécurité en Afrique, lors du sommet qui se tiendra dans la capitale française, Paris, les 6 et 7 décembre sur ce thème, a indiqué une source diplomatique. L'approche algérienne sur les questions de sécurité consiste d'abord en "l'appropriation" des questions africaines par les pays africains et le "renforcement" des capacités de l'Union africaine (UA) à travers ses mécanismes, y compris au niveau régional, notamment par des moyens financiers, et c'est ce que prévoit l'Algérie, représentée par son Premier ministre, Abdelmalek Sellal, de faire valoir lors de cette rencontre, a affirmé cette source diplomatique à l'APS. Cette approche consiste aussi à inclure le développement économique dans les questions sécuritaires, car "les questions de développement sont importantes pour préserver paix et sécurité". Le sous développement est à l'origine des conflits et des crises qui accentuent, à leur tour, le sous développement, rappelle la même source qui affirme la possibilité de mener simultanément deux batailles, l'une contre la pauvreté et l'autre contre l'insécurité "L'Algérie défend la vision stratégique du développement africain à travers les grands projets structurants et croit fermement que paix et sécurité ne peuvent pas être ramenées à la seule dimension armée, mais sont liées à la dimension économique et sociale", précise la source. Par ailleurs, il est souligné que par ces mécanismes et instruments, tels que le NEPAD et le Mécanisme africain d'évaluation par les pairs (MAEP), l'UA possède sa propre architecture de paix qu'il faut juste renforcer par des moyens logistiques et financiers et que l'Afrique avait toujours défini ses besoins par rapport à ses partenaires. "L'UA a toujours demandé de la formation et un partage du renseignement à ses partenaires qui en disposent et qui peuvent être utilisés par les forces africaines dans leurs missions de maintien de la paix. l'Union demandera à ses partenaires lors du sommet de Paris de renforcer son architecture existante pour une appropriation par les africains des questions de paix, de sécurité et du développement", explique la même source. "Les Africains ont développé une architecture unique et complète de paix et de sécurité qu'aucun continent n'a développé, et une approche qui mobilise même les moyens traditionnels d'assainissement pacifique des tensions qui risquent de dégénérer", estime-t-on. Le sommet de vendredi prochain avait été proposé par le président français, François Hollande, à Abudja le 25 janvier 2013, lors du 50e anniversaire de la création de l'Organisation de l'Unité africaine (OUA), devenue UA en 2002. Une quarantaine de Chefs d'Etats africains, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, des représentants des Nations unies, du Conseil européen, de la Commission européenne, de la Commission de l'Union africaine, du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, seront présents à la rencontre. Les trois thèmes retenus pour ce rendez-vous sont la paix et sécurité en Afrique, le partenariat économique et le développement et les questions du changement climatique. Au sujet de la paix et la sécurité en Afrique, intitulé de la conférence, les participants se pencheront sur les menaces qui pèsent sur le continent, tel que le terrorisme, la sécurité aux frontières, les trafics, et de la dernière proposition de l'UA consistant en la création d'une force africaine d'action rapide. Cette initiative lancée lors du dernier sommet de l'UA à Pretoria, porte sur la création de la capacité africaine d'intervention immédiate aux crises. Le sommet de Pretoria avait défini les modalités de sa fonction, et il y a eu des engagements de certains pays la concernant, dont l'Algérie qui s'est engagée sur les questions de la formation, l'échange de renseignements et le soutien matériel dans la limite des moyens du pays. Le partenariat économique sera également à l'ordre du jour à Paris, puisque le sommet examinera les moyens à même d'augmenter les flux d'échanges dans les deux sens. L'Afrique exposera ses attentes et besoins à ses partenaires, pour, entre autres, mettre en £uvre des infrastructures et investissements retenus par le NEPAD, et qui sont suspendus faute de financements. Enfin, les participants débâteront des questions climatiques, dans la perspective de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques qui sera organisée en 2015 en France. Il est attendu que les africains réitèrent leur position de refus de subir les conséquences de la dégradation climatique sans être les pollueurs. La rencontre devrait aboutir sur des conclusions relatives à des engagements, des initiatives et des actions autour des thèmes retenus, qui constituent des enjeux majeurs pour les pays africains. Une rencontre des ministres des affaires étrangères précèdera le sommet, et à laquelle prendront part le chef de la diplomatie, Ramtane Lamamra et le ministre délégué chargé des affaires maghrébines et africaines, Abdelmadjid Bouguerra, qui accompagneront M.Sellal à Paris. Cette réunion sera consacrée à la synthèse des propositions émises par les pays africains à la feuille de route remise par la France. Le texte sera présenté aux chefs d'Etat et proposé à l'adoption lors du sommet. Les propositions françaises "ne contiennent rien qui soit en opposition avec les intérêts africains", relève la source diplomatique.