La violation continue des droits de l'homme du peuple sahraoui par le Maroc a suscité, durant l'année 2013, une mobilisation mondiale sans précédent resserrant davantage l'étau autour du gouvernement marocain face aux virulentes critiques de la communauté internationale. Saisissant l'ampleur de ces violations, plusieurs pays dont les Etats-Unis et l'Union européenne, ainsi que les Nations unies et les ONG internationales des droits de l'homme ont sévèrement sermonné les autorités marocaines pour les graves exactions perpétrées contre les Sahraouis. L'étendue des violations dénoncée par de multiples rapports A deux reprises durant l'année en cours, le département d'Etat américain a dénoncé, dans de nouveaux rapports, la violation des droits de l'homme des Sahraouis par l'occupant marocain, citant les actes de violence physique dont la torture des détenus, le recours à la détention arbitraire, les disparitions forcées, l'impunité des forces marocaines ainsi que les procès expéditifs contre les militants luttant pour l'indépendance des territoires sahraouis. Un autre rapport établi par l'ONU sur la base d'une enquête sur le terrain n'a pas manqué de démasquer également l'étendue des abus. Après sa visite au Sahara occidental, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Juan Mendez, a fait part de la crédibilité des informations sur la torture, les agressions sexuelles, les menaces de viol des victimes ou de membres de leur famille, et les autres formes de mauvais traitements des Sahraouis. Les violations également confirmées par le rapport du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, ont amené ce dernier à demander au Conseil de sécurité une surveillance "indépendante, impartiale, complète et constante'' de la situation des droits de l'homme au Sahara occidental, qui devient plus que jamais une "nécessité primordiale". Tour à tour, les poids lourds des ONG internationales dont Amnesty international, Human Rights Watch et RFKennedy Center se sont élevées contre les exactions du Maroc tout en plaidant pour l'introduction d'un mécanisme de surveillance des droits de l'homme au sein de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO). Ceci est d'autant plus impératif que la MINURSO doit être mise en conformité avec les autres missions onusiennes de maintien de la paix conçues avec le principe en vertu duquel les droits de l'homme font partie intégrante des missions de l'ONU. Et il ne fait nul doute que l'initiative engagée, en avril dernier, par les Etats-Unis à travers la présentation, pour la première fois, d'un projet de résolution au Conseil de sécurité stipulant l'introduction de cet instrument de surveillance au sein de la MINURSO, constitue un virage important en faveur du dossier sahraoui même si cette démarche américaine n'avait pas abouti. Mais toujours est-il que l'organe de décision de l'ONU a relativement avancé sur ce terrain en appelant, cette fois-ci, à élaborer et à appliquer ''des mesures indépendantes et crédibles pour assurer le plein respect des droits de l'homme" des Sahraouis. Plein appui de Washington à l'ONU et à Christopher Ross En novembre dernier, le gouvernement américain a encore saisi l'occasion pour reprendre la main sur la question des droits de l'homme des Sahraouis lors de la visite du roi Mohamed VI à Washington. Lors de ses discussions avec le roi marocain, le président Barack Obama a accordé une attention particulière à cette question en insistant non seulement sur la ''protection'' et la ''promotion'' des droits de l'homme du peuple du Sahara occidental mais aussi sur l'amélioration de ses conditions de vie. Concernant le traitement du dossier sahraoui dans son ensemble, le chef de la Maison-Blanche s'est engagé à poursuivre les efforts pour trouver une solution ''pacifique, durable et mutuellement acceptable'' par le Front Polisario et le Maroc. Dans cette optique, le président américain a tenu à mettre en avant que le dossier du Sahara occidental doit être traité dans le cadre des Nations unies, tout en exprimant ''le plein appui'' des Etats-Unis aux négociations conduites par l'ONU et aux initiatives de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross. Cette position de Washington qui considère l'ONU comme la force d'impulsion primordiale et incontournable dans le traitement de la question sahraouie est d'autant plus significative que le Conseil de sécurité avait, dans sa dernière résolution, réitéré son appel à une "solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination'' du peuple du Sahara occidental.