Le président tunisien Mohamed Moncef Marzouki a chargé officiellement vendredi Mehdi Jomaâ de former un nouveau gouvernement technocrate au lendemain de la démission chef du gouvernement provisoire, Ali Larayedh. Mehdi Jomaâ qui occupait le poste de ministre de l'Industrie dans le gouvernement sortant a indiqué avoir été chargé par le chef de l'Etat de former un gouvernement conformément à la loi en vigueur et à la feuille de route tracée par le quartette qui parraine le dialogue national pour trouver une sortie à la crise. Il a indiqué avoir commencé les contacts avec des personnalités qui constitueront le nouveau cabinet ajoutant que cet exécutif "sera composé de compétences nationales reconnues pour leur neutralité et indépendance devant servir l'intérêt de tous les Tunisiens". Mehdi Jomaâ s'était déjà engagé à organiser des élections générales libres, transparentes et intègres et à poursuivre la concertation avec toutes les tendances politiques du pays pour faire face à tous les défis économiques, sociaux et sécuritaires qu'affronte la Tunisie. Les partis politiques tunisiens avaient convenu de charger l'ancien ministre Mehdi Jomaâ de former un nouveau gouvernement technocrate provisoire avec pour mission de superviser l'organisation des prochaines élections, de parachever la phase transitoire et mettre un terme à la crise politique. Selon les analystes, le gouvernement de Mehdi Jomaâ doit "faire face" aux défis socio-économiques qui se posent à la Tunisie et aux risques sécuritaires notamment avec la recrudescence des attentats perpétrés par l'organisation terroriste djihadiste "Ansar Charia". Trois ans après "la révolution des jasmins" qui a mené à la chute du régime de l'ancien président Zine El-Abidine Ben Ali, le troisième gouvernement de transition dirigé par Mehdi Jomaâ s'apprête à prendre les rênes du pouvoir en vue d'assurer la transition démocratique. La démission de M. Ali Larayedh intervient conformément au calendrier convenu dans le cadre du dialogue national qui prévoit également l'adoption d'une nouvelle constitution et l'installation de la commission électorale avant le 14 janvier 2014 coïncidant avec la célébration du troisième anniversaire de déposition de Ben Ali.