La procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, a annoncé vendredi l'ouverture d'un examen préliminaire sur les crimes présumés commis en République centrafricaine qui est un Etat partie au Statut de Rome. Dans son communiqué de presse, Mme Bensouda a relevé que la situation tragique que connaît la population civile en République centrafricaine depuis 2012 n'avait cessé de se détériorer, ajoutant que ses services avaient pris connaissance de nombreux rapports ''faisant état d'actes d'une extrême brutalité commis par divers groupes et de crimes graves susceptibles de relever de la compétence de la CPI''. Les allégations en question concernent des centaines de meurtres, des actes de viol et d'esclavage sexuel, la destruction de biens, des pillages, des actes de torture, des déplacements forcés ainsi que le recrutement et l'utilisation d'enfants dans les hostilités. ''Après avoir pris connaissance de l'analyse effectuée par mon Bureau des critères relatifs à la compétence de la Cour s'agissant de la situation en République centrafricaine depuis septembre 2012, je suis parvenue à la conclusion que les événements en question et les graves crimes présumés commis dans ce contexte constituaient une nouvelle situation, distincte de celle déférée à la Cour par les autorités centrafricaines en décembre 2004. J'ai donc décidé d'ouvrir un examen préliminaire en ce qui concerne cette nouvelle situation'', a-t-elle poursuivi. Selon l'ONU, la CPI va concentrer son action sur la collecte et l'analyse de toutes les informations nécessaires pour déterminer s'il existe une base raisonnable pour ouvrir une enquête s'agissant de cette nouvelle situation. De son côté, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a indiqué vendredi que les violences en République centrafricaine ont forcé des milliers de personnes à fuir vers le Cameroun voisin. Au cours des dix derniers jours, plus de 8.700 personnes de diverses nationalités ont traversé la frontière vers la ville de Kentzou dans l'est du Cameroun. Les nouveaux arrivants ont déclaré aux employés du HCR qu'ils avaient fui les affrontements entre les miliciens ex-Séléka et les anti-Balaka à Bangui, la capitale, et dans d'autres villes au nord-ouest du pays, a souligné une porte-parole du HCR, Fatoumata Lejeune-Kaba, lors d'une conférence de presse. Depuis le début du conflit en décembre 2012, près de 246.000 civils centrafricains sont devenus des réfugiés dans des pays de la région, alors que plus de 838.000 personnes demeurent également déplacées à l'intérieur de la République centrafricaine.