Le président de la République Abdelaziz Bouteflika, a adressé, dimanche à Alger, un message à l'occasion de la célébration du 50e anniversaire de l'installation de la Cour suprême. En voici le texte intégral : Nous célébrons, aujourd'hui, le cinquantième anniversaire de la création de la Cour suprême, instant opportun pour nous remémorer les étapes franchies par la Justice algérienne depuis l'indépendance, l'un des grands défis que le jeune Etat d'Algérie avait à relever dans les conditions auxquelles il devait faire face au lendemain de la Guerre de libération et du recouvrement de la souveraineté nationale. Le recouvrement de la souveraineté nationale n'a de sens plein que s'il est accompagné d'une Justice nationale qui protège les droits et les libertés et qui garantisse l'équité entre tous les membres de la société. C'est pourquoi, dès que les magistrats de l'administration coloniale et ses fonctionnaires eurent quitté l'Algérie, une poignée d'hommes et de femmes ont répondu à l'appel du devoir national et assumé, malgré le poids de la mission et sa complexité, la responsabilité de combler le vide engendré par leur départ. Grâce à la mobilisation des magistrats, fonctionnaires, citoyens et avocats algériens et avec l'aide de coopérants venus de pays frères et amis, les instances judiciaires sont parvenues durant cette étape à s'acquitter de leurs missions et à rendre les jugements sur les litiges qui leur ont été soumis. L'installation de la Cour suprême, le 2 mars 1964, représente une date charnière dans l'histoire de la Justice algérienne qui a parachevé l'extension de son autorité à tous les paliers de la Justice. La Justice a connu, depuis, une évolution dans ses structures et son organisation et contribué par les jugements qu'elle a rendus, à enrichir la loi et à développer la magistrature. La magistrature n'étant pas en reste des mutations que connaît la société, il était naturel qu'elle fasse l'objet de réajustements à même de lui permettre de suivre les développements qu'a connus le pays à différents niveaux. La Justice que nous ambitionnons d'édifier repose sur l'efficacité et la modernité, une Justice proche des citoyens et accessible à tous de par la simplicité de ses mesures et procédures, une Justice qui garantisse les conditions favorable à la libération des initiatives individuelles et à la relance économique à travers la consécration du principe de sécurité juridique et judiciaire. Le programme de réforme de la Justice a donné lieu à une amélioration des structures de la Justice, à la multiplication du nombre de magistrats et autres fonctionnaires et à l'optimation de leur formation, ce qui a favorisé l'enclenchement du processus de modernisation du secteur et de création de mécanismes juridiques adaptés aux standards internationaux visant la consécration des principes du procès juste et équitable. La réforme de la Justice est un processus qui s'inscrit dans la durée, un travail de longue haleine qui en appelle à une révision permanente pour faire face aux derniers développements et mieux s'adapter aux mutations nationales et internationales outre l'approfondissement des réformes garantes de la protection des libertés individuelles et collectives. La célébration du cinquantième anniversaire de la création de la Cour suprême intervient à la veille d'une importante échéance politique qu'est l'élection présidentielle du 17 avril 2014 durant laquelle les citoyennes et les citoyens pourront choisir leur président en toute liberté et démocratie. La réforme de la Justice s'inscrit dans le cadre de la consécration de la démocratie et l'édification de l'Etat de Droit qui ne saurait se passer d'une justice indépendante, compétente et intègre. La mise en place de la Commission nationale de supervision des élections fruit de consultations menées avec les partis politiques et les personnalités nationales vise à conférer davantage de crédibilité aux différentes opérations électorales de même que les commissions supervisées par des magistrats et qui contribuent pour leur part à garantir transparence et crédibilité au scrutin. Une lourde responsabilité incombe aux magistrats dans cette tâche et dans bien d'autres domaines plus importants les uns que les autres. Cette confiance dont la Justice a été investie a multiplié ses responsabilités non seulement dans le cadre de sa mission traditionnelle, celle de statuer sur des affaires de justice, mais aussi dans sa contribution dans la consécration des principes qui sont le socle de la démocratie et de l'Etat de Droit. A cet effet, et afin de faire du prochain scrutin présidentiel une véritable fête pour l'Algérie, j'invite tous les citoyens à participer massivement à ce rendez-vous et à s'exprimer pour choisir la personne qu'ils jugent la plus apte à diriger le pays lors de la prochaine étape. Le peuple algérien donnera, comme de coutume, une leçon de citoyenneté à ceux qui veulent nuire à notre chère patrie et fera taire tous ceux qui doutent de sa maturité politique et de sa capacité à préserver ses acquis, sa sécurité et sa stabilité. Tout en félicitant tout le corps de la Justice, magistrats, fonctionnaires du Greffe et auxiliaires de justice, je les incite à s'investir davantage au service de nos citoyens qui aspirent à la justice.