Le professionnalisme dans le football n'arrive toujours pas à pénétrer les espaces des clubs. Il ne se passe pas de rencontre où l'arbitre est mis à rude épreuve pour calmer les esprits de quelques joueurs qui semblent réussir à se faire acclamer pour leur comportement agressif. Des questions continuent à faire face à des incompréhensions de la part de nombreux cadres des clubs qui n'expliquent toujours pas pourquoi le professionnalisme n'est pas une priorité dans leurs stratégies de développement, et semblent refuser de se connecter à la réalité des exigences du professionnalisme pour les accompagner vers la modernisation du football qui est un métier, dont l'apprentissage a ses règles et ses exigences. Les joueurs et les nouvelles recrues ne doivent pas tomber dans le piège de l'amateurisme d'une gestion écrasée par les temps modernes du foot. Le professionnalisme, tout le monde le sait, carbure comme le système d'une entreprise, au risque de voir le navire ne jamais arriver à quai. Ministre des Sports : «Professionnaliser les clubs» Le nouveau ministre des Sports Walid Sadi, avec son staff, veut donner du sens au professionnalisme, le faire imposer à sa manière et qui devrait, à terme, professionnaliser la gestion des clubs de la Ligue 1 Mobilis et à discipliner les patrons des clubs lorsqu'il s'agit surtout de l'argent public. Pour que les choses soient claires, une réunion avec les représentants des sociétés mères des clubs de l'élite s'est tenue jeudi au ministère des Sports en présence de cadres de la Fédération algérienne de football. Walid Sadi a pris son temps pour expliquer, et surtout décortiquer pour l'assistance, les grandes lignes d'un nouveau cahier des charges auquel tous les clubs professionnels, gérés dans un premier temps par des sociétés publiques, doivent se soumettre à compter du 31 janvier 2025. Stopper l'anarchie L'objectif, mettre fin à l'anarchie régnante au sein des sociétés sportives et imprégner les clubs d'un modèle de professionnalisme au sens large du terme, comme un code de la route qui doit être respecté. Une sorte de charte qui lui confère le droit à un statut de club professionnel, selon les conditions qui seront définies par la nouvelle Direction de contrôle et de gestion financière des clubs de football et de la Direction technique nationale. Le ministre des Sports rappelle que ce document a un double objectif, en l'occurrence administratif et sportif. «Ainsi, les clubs sont appelés à présenter un budget prévisionnel sur la base des ressources à générer hors subventions des sociétés publiques». Cette nouvelle ère de vie est salutaire à plus d'un titre dans la mesure où il s'agit de l'argent public, comme le souligne un confrère. C'est «la politique qui a mis le feu au marché des transferts, avec des primes et des salaires jamais égalés sans aucun plan de retour sur investissement. L'argent est fait pour être dépensé, pense-t-on et vogue la galère ! C'est l'un des mauvais réflexes que le ministre des Sports veut justement bannir», rapporte El Moudjahid. Investir dans les infrastructures sportives Enfin, il faut noter que la formation ne sera pas en reste puisqu'une partie des subventions des sociétés publiques sera réorientée vers la formation. Non seulement, mais aussi les clubs sont tenus de fonder une académie de football pour les catégories U11, U13 et U15 gérées, selon un modèle défini, par la Direction technique nationale, avec notamment des conditions d'éligibilité pour les entraîneurs et autres formateurs (Diplômes requis, etc.) Enfin, les clubs sont appelés à investir, également, dans l'infrastructure, à travers des centres d'entraînement. La violence à l'ombre du professionnalisme Sur le terrain, des joueurs payés, richement payés développent manifestement des comportements qui sont aujourd'hui monnaie courante, contestations, agressions verbales contre l'arbitre, lequel lui-même a souvent du mal à calmer les esprits. Des exemples récents illustrent ce caractère de violence. La rencontre MC Alger – JS Saoura. Cela s'est passé ce mercredi. Le MCA fait les frais d'un jeu violent de la part de leur adversaire, c'est ainsi que l'attaquant Zakaria Naidji a été victime d'une blessure inquiétante après un violent tacle de Faye Mebarki. Ce dernier a d'ailleurs écopé d'un carton rouge pour son intervention jugée dangereuse. Naidji a dû quitter le terrain et être transporté à l'hôpital pour des examens approfondis. Le professionnalisme n'est pas encore au point, très peu de clubs professionnels produisent des joueurs de calibre du niveau international…ce qui porte un coup sévère à l'instauration du football professionnel en Algérie. A suivre