Depuis l'année 2000, l'Algérie a accompli des efforts substantiels dans la construction de logements et la réduction des déficits importants dans ce domaine, en y consacrant des enveloppes budgétaires conséquentes et en multipliant les formules d'accès --aidé ou non-- de toutes les catégories de la population au droit à une habitation décente. Pour faire face à une pénurie chronique de logements, le secteur a programmé de réaliser, durant le seul quinquennat 2010-2014, quelque 2,2 millions d'unités, auxquelles s'ajoutent environ 2 millions d'unités déjà réalisées entre 1999 et 2009 dans le cadre d'une multitude de plans d'investissement. Le total des réalisations des trois programmes quinquennaux entamés en 2000 s'élève ainsi à plus de 4 millions de logements, soit plus que l'ensemble des projets réalisés de l'indépendance à l'an 2000. Les données du Premier ministère relatives au parc national de logements confirment clairement ce progrès. En effet, un total de 7.941.681 unités étaient recensées à octobre 2013 contre 5.416.331 unités en l'an 2000, dont près d'un million de logements hérités de la période coloniale. Le taux d'occupation par logement a, par conséquent, progressé de 5,59 personnes/logement en 2000 à 5,44 en 2005 puis à 4,68 en octobre 2013. L'évolution constatée dans le secteur durant les années 2000 résulte d'investissements publics imposants estimés à 6.000 milliards DA (75 milliards de dollars) durant la période 2005 - 2014. Les crédits alloués au secteur dans le cadre du programme quinquennal 2005-2009 avaient atteint 2.275 milliards DA, ajouts et réévaluations compris, soit 13% du total des crédits avoisinant les 17.297 milliards DA. Tout au long de ce quinquennat, le secteur a bénéficié du troisième budget le plus conséquent après ceux des secteurs des Travaux publics et des Transports. Pendant la période 2010-2014, le secteur de l'habitat bénéficie du plus gros budget parmi tous les secteurs d'activités. Le montant global des crédits alloués à ce secteur durant ce quinquennat dépasse 3.709 milliards DA, soit 17,5 % du budget global qui avoisine 21.214 milliards DA. Le secteur bénéficiera, en outre, d'un financement bancaire de près de 1.200 milliards DA, ce qui augmente son budget à plus de 4.900 milliards DA, soit 63 milliards de dollars, un montant historique pour un secteur économique en Algérie. Des centaines de milliers de logements livrables à moyenne échéance Par ailleurs, le vaste programme lancé depuis 2010 a pour objectif de réhabiliter le tissu urbain, résorber l'habitat précaire et réaliser 2,2 millions de logements dont 700.000 logements ruraux. Près de 1,2 million de logements devaient être livrés durant le quinquennat, le reste étant à achever entre 2015 et 2017. La dynamique du secteur s'était ralentie durant les années 1980 sous l'effet d'une stagnation économique consécutive à la baisse des prix pétroliers, et tout au long de la décennie 1990 marquée par le terrorisme, ce qui n'a pas manqué d'accentuer le phénomène de l'exode rural et la prolifération des bidonvilles près des zones urbaines. Durant cette décennie difficile, les entreprises publiques de réalisation, principal outil dans les programmes de logement, étaient en difficulté, dans un contexte de crise pour l'économie algérienne aggravée par le plan d'ajustement structurel recommandé par le FMI. La reprise des chemins de la croissance s'effectuera à partir de la fin des années 1990, dans le sillage de l'élection du président Abdelaziz Bouteflika, qui a fait du logement une priorité au titre des trois programmes quinquennaux de relance économique, ce qui s'est traduit par l'accroissement de la production de logements, combiné à une diversification de l'offre. Toutefois, des points noirs subsistent encore notamment en matière de capacité nationale de réalisation et de distribution de logements. La crise en termes de logements persiste dans le contexte socio-économique actuel, marqué par une hausse de la demande sociale, mais cette crise pourrait être atténuée durant le prochain quinquennat grâce au nombre important de logements qui seront réceptionnés dans le cadre du programme en cours. Les chiffres du fichier national des demandeurs de logements révèlent que l'Algérie connaîtra, après réception des projets de réalisation de logements en cours, un déficit de près de 720.000 logements, un chiffre appelé à être revu à la baisse, selon les déclarations des responsables du secteur.