La dernière semaine de campagne devrait voir une montée en cadence du rythme tant dans le déroulement de la campagne qu'au plan de la tonalité du discours. Ce constat général est confirmé mardi par la direction de campagne du candidat Abdelaziz Bouteflika qui s'attend à une fin de semaine "très dense" et "chargée". Cette accélération du rythme a vu, mardi, l'organisation de pas moins de cinq meetings par les membres du staff du candidat: Sellal à la salle Harcha, Benyounes à Tissemsilt, Saadani en Tunisie, Belkhadem à Saida, Ghoul à Ain Oussara. Les interventions des représentants du candidat Bouteflika se sont articulées dimanche, dix-septième journée, autour des droits de la femme algérienne, acquis pendant les mandats du président Bouteflika, rappelés à la salle Harcha par Abdelmalek Sellal, des "bienfaits de la politique de la réconciliation nationale" et le "renforcement de la cohésion" et de la "fraternité" , soulignées par Amara Benyounes à Tismesilt. Le candidat Ali Benflis s'est, lui, attardé, sur la problématique du développement dans les régions frontalières et sur les répercussions de la contrebande sur l'économie nationale. De Tébessa, M. Benflis s'est engagé en faveur d'un programme plus réaliste, dépassant les solutions "inefficaces" et "superficielles", testées jusque-là. "Le règlement du problème, sur les frontières Est et Ouest du pays, passe par le développement, le dialogue avec les jeunes, la mobilisation des investissements, la création de l'emploi et l'accès au logement", estime le candidat. C'est sur un thème de moralité politique que le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati a, quant à lui, échangé avec les participants à son meeting à Boumerdès. Il a dénoncé l'"utilisation de l'argent sale dans le financement de la campagne", estimant que certains candidats ont déjà dépassé le seuil réglementaire fixé pour cette campagne soit 60 millions de dinars. La tenue des meetings continue cependant d'être perturbée par ceux qui s'y opposent. Des centaines d'étudiants ont marché pacifiquement aujourd'hui à Béjaïa, appelant à "une mobilisation citoyenne" pour un "changement pacifique" et à la "refondation des luttes démocratiques". Samedi Abdelmalek Sellal avait été empêché de tenir son meeting à Béjaïa. Le staff de campagne du candidat Bouteflika a décidé de reprogrammer un autre meeting dans cette wilaya. "Nous allons retourner à Bejaia. Ahmed Ouyahia animera un meeting dans cette wilaya qui ne se laissera jamais entraîner par des aventuriers vers des situations difficiles", a dit, dans un entretien à l'APS, Abdesllam Bouchouareb, directeur de la communication. Les perturbations de meeting ont concerné également l'équipe du candidat Benflis. Ce dimanche a vu l'annulation, par le président du Front de l'Algérie nouvelle (FAN), Djamel Benabdeslam, représentant le candidat Benflis, d'un meeting à M'Chedallah (est de Bouira). ''On ne laissera personne organiser son meeting à M'Chedallah. Nous rejetons carrément cette élection'', a clamé un manifestant se disant membre d'un mouvement qui se fait appeler ''Action nouvelle pour les valeurs de démocratie et de liberté''.