Le président du Front national algérien (FNA), candidat à l'élection présidentielle du 17 avril prochain, Moussa Touati, a dénoncé mercredi à Alger des "irrégularités" ayant entaché le déroulement de la campagne électorale. Le président du FNA qui intervenait au forum du quotidien Liberté, au 18e jour de la campagne électorale, a relevé parmi ces irrégularités "l'argent sale utilisé pour financer la campagne électorale d'un candidat et le non-respect des espaces d'affichage". L'argent "sale" collecté au profit du candidat, sans le citer nommément, a servi, a-t-il avancé, pour l'ouverture des permanences et des bureaux à travers le pays. Il a servi aussi à "transporter et payer les supporters de ce même candidat", s'est encore plaint M. Touati. En revanche, M. Touati a précisé que son parti n'a dépensé "jusque-là" que six (6) millions de dinars pour financer sa campagne électorale, ajoutant qu cet argent provient des militants du FNA. A une question sur un éventuel retrait de sa candidature de la course à la présidentielle, M. Touati a précisé que la loi ne permet pas aux candidats, dont les dossiers ont été validés par le Conseil constitutionnel, de se retirer de la course. "Nous sommes des loyalistes et nous respectons les lois de la République", a affirmé le président du FNA, précisant que son parti "aspire à l'instauration d'un Etat de droit et ne doit pas, de ce fait, aller à l'encontre des lois de la République, bien que ceux qui nous gouvernent les bafouent". Au sujet du boycott de l'élection, M. Touati a estimé qu'il serait "plus sage" d'opter pour une "désobéissance civile" car, a-t-il expliqué, "le peuple algérien n'a pas l'habitude de voter". "Le jour du scrutin, nous devrons rester chez nous de 8h00 à 20h00, de manière à déserter les rues et les bureaux de vote", a-t-il dit, expliquant qu'il s'agit "d'un message à ce pouvoir pour le forcer à partir". Le président du FNA a ajouté que son parti aspire à "recouvrer la souveraineté du peuple algérien", ainsi que l'instauration d'un Etat de droit où "la justice sociale sera garantie, conformément au serment de Novembre et des chouhada". Par ailleurs, il a indiqué que la révision de la Constitution sera son "premier chantier" au cas où il serait élu, expliquant qu'il était parmi ceux qui avaient conseillé à l'ancien président Liamine Zeroual, qu'il a qualifié "d'artisan de la concorde nationale", de limiter les mandats présidentiels à deux. Par ailleurs, M. Touati a affirmé qu'il maintient le meeting national de son parti, prévu le 12 avril à la salle omnisports du stade Mustapha-Tchaker de Blida, appelant ses militants à se rendre sur les lieux le jour de ce rassemblement. Selon le président du FNA, l'administration a réquisitionné cette salle pour un représentant du candidat Bouteflika, alors que le FNA a été le premier parti à la réserver pour son meeting. "Nous n'allons pas reculer et nous maintenons ce meeting vaille que vaille", a averti M. Touati. Les services de la wilaya de Blida ont expliqué à l'APS, en réaction aux propos du président du FNA, qu'ils "ne se sont aucunement immiscés" dans la désignation des salles des meetings électoraux. ''L'administration n'est pas habilitée à s'immiscer, ni de près ni de loin, dans la confection des programmes de campagne des candidats ou de leurs représentants, ni dans la désignation des salles qui abritent les meetings, et cela conformément à l'article 175, point 7, de la loi électorale'', a précisé Ali Meddah, le directeur de la Réglementation et des affaires générales (DRAG) de la wilaya. La Commission de wilaya de surveillance des élections présidentielle (CWISEP) est la seule ''habilitée légalement'' à préparer le programme de la campagne électorale, a encore expliqué le même responsable, ajoutant que deux procès-verbaux relatifs au choix des salles, ont été élaborés le 1 et 6 avril et signés par le président de la Cwisep et les cinq autres membres, soit les représentants des six candidats à l'élection présidentielle.