"Ad yidir miss umazigh" titre d'un documentaire de 52 mn, dont la générale a été présentée lundi au centre de loisirs scientifique (CLS) de Tizi Ouzou, est un hommage de l'élève, Assad El Hachimi, réalisateur de ce film et actuel secrétaire général du Haut commissariat à l'Amazighité (HCA), à celui qui fut son maître, Idir Ait Amrane, premier responsable du HCA, disparu en 2004. "J'ai réalisé ce film en hommage à celui qui fut en quelques sorte mon maître avec qui j'ai travaillé pendant 10 ans au HCA, et qui m'a appris à moi mais aussi à toute l'équipe qui travaillait avec lui", a indiqué M. Assad. Le documentaire, basé sur des témoignages de personnalités d'amis, de membres de la famille de Idir Ait Amrane et des documents d'archives, est construit autour du célèbre poème de ce militant de la culture Amazigh, "Ekker ammis Umazigh", écrit en 1945 dans la cour du lycée de Ben Aknoun. Ce poème devenu une sorte d'hymne rassembleur de tous ceux qui lutte pour la promotion de tamazight, a été utilisé par le réalisateur comme fil conducteur et axe principal de toute l'œuvre d'Idir Ait Amrane. Le film s'ouvre sur les beaux paysages de la région de Ouacifs qui a vu naître Ait Amrane. Dans une école primaire, un enseignant donne un cours de tamazight, et s'achève sur la même image où le téléspectateur découvre que l'enseignant était en train de dicter le poème Ekker ammi Umazigh aux élèves. Tout au long du film, des amis et autres personnalités, qui ont connu ou se sont intéressés à la vie et à l'£uvre de Idir Ait Amrane, dont Saïd Chibane, Sadek Hadjeres, Mohamed Harbi, Ramdane Ouahès, Malha Benbrahim, Khedam Mohand Oubelkacem, Lounis Ait Menguellet racontent sa rencontre avec la poésie, sa vision de Tamazight qu'il n'avait jamais dissocié un cadre rassembleur et de l'unité nationale et son désaccord avec Mouloud Mammeri sur la création des néologismes. Cette œuvre cinématographique avec laquelle Assad El Hachimi, titulaire d'un master en cinéma, signe son entrée dans le monde de la production, est accompagnée d'un livre "Idir Ait Amrane l'itinéraire d'un homme de culture" et d'un livret intitulé "Ekker amis umazigh" traduit vers l'arabe, le français et transcrit en braille et d'un CD des chants patriotique repris par une chorale d'enfants, a souligné le réalisateur.