Si El Hachemi Assad était vendredi à Bouira pour la projection de son film documentaire Ad Yidir mmi-s numazigh, rendant ainsi un hommage à titre posthume à Idir Aït Amrane, président du Haut Commissariat à l'amazighité, décédé en 2004. Ce documentaire de 52 minutes est construit sur divers témoignages des compagnons de lutte et des amis d'enfance de Mohand Ou Idir Aït Amrane, notamment Saïd Chibane, Mohamed Harbi, Sadek Hadjres, Ramdan Ouahes, Malha Benbrahim Benhamadouche, Youcef Necib ou encore Lounis Aït Menguellet. La veuve et les enfants de ce militant de la première heure se souviennent de lui, dans cette œuvre cinématographique, comme un fervent défenseur de la langue et de la culture berbères. "Ekker a mmi-s Umazigh n'est pas seulement un chant ou un poème car j'ai mis en exergue dans ce documentaire le contexte dans lequel est né Ekker a mmi-s Umazigh qui fait partie de notre patrimoine culturel contemporain. J'ai voulu partager cette première réalisation avec des témoins encore vivants, ce qui donne du crédit à ce film", a souligné Si El Hachemi Assad. Et d'ajouter : "Ce documentaire en kabyle, sous-titré en français, a été réalisé en 8 mois avec peu de moyens." Ce qui, pour le réalisateur, est un "exploit". Le travail sur le film s'est fait en Algérie, mais aussi en France et en Suisse, et ce, pour joindre tous les intervenants cités dans l'œuvre. Le réalisateur expliquera également qu'il a souhaité "présenter à l'écran quelques archives importantes", dans l'objectif de rétablir certaines vérités : "Je tiens à l'attester, c'est Mohand Ou Idir Aït Amrane qui est l'auteur de Ekker a mmi-s Umazigh et ce n'est personne d'autre !" Pour lui, "il faut rétablir cette vérité historique". D'autres compagnons d'Idir Aït Amrane, qui étaient avec lui au lycée de Ben Aknoun, ont fait d'autres textes car ils étaient portés sur la poésie, comme Aït Ahmed ou Laïmèche Ali, qui ont fait de la poésie révolutionnaire. La démarche de Si El Hachemi Assad a été de vérifier "l'authenticité et la paternité de Ekker a mmi-s Umazigh qui revient entièrement à Idir Aït Amrane". Par ailleurs, au cours de ce documentaire, certaines "bifurcations ont été ajoutées", d'après le réalisateur, qui a dit vouloir traiter de la crise de 1948-1949, avec les témoignages de Saïd Chibane et Sadek Hadjres. Il a signalé, enfin, que ce documentaire est accompagné d'un livre intitulé "Idir Aït Amrane, itinéraire d'un homme de culture". Il existe également un flyer avec la traduction en Ekker a mmi-s Umazigh, et qui est disponible en braille pour les non-voyants. H. B Nom Adresse email