Le rehaussement du ministère de la Santé en ministère de souveraineté a été recommandé, mardi à Alger, à l'issue des travaux des Assises nationales de la santé. "La révision, voire la suppression" de la réglementation du temps complémentaire des professionnels de santé ainsi que le service civil a été recommandée par les participants aux assises, qui ont appelé, notamment, au "rattachement" des organismes de la sécurité sociale au département de la santé. Les recommandations ont été axées, d'autre part, sur la nécessité de "renforcer la complémentarité" entre les trois secteurs de la santé (public, privé, et parapublic), l'introduction de nouveaux outils de gestion et d'évaluation, ainsi que la répartition "rationnelle et équitable" de soins à travers notamment l'élaboration de référentiels nationaux tous secteurs confondus. Le renforcement des programmes nationaux de prévention est, également, recommandé, outre la prise en compte dans la politique nationale de santé de la spécificité des régions du Sud, des Hauts plateaux et des zones enclavées. En matière d'étique et de déontologie, il est jugé nécessaire de valoriser l'enseignement de la déontologie dans les cursus de formation, la réactivation du conseil national de l'éthique des sciences de la santé. Concernant la gouvernance, les intervenants ont mis l'accent sur la nécessité de la consécration de l'autorité sanitaire nationale dans ses missions de puissance publique de contrôle, de coordination, de normalisation, de régulation et d'évaluation. En matière de financement, les participants ont souligné l'importance du maintien de la participation de l'Etat pour garantir le financement du système national de santé. S'agissant de la prévention, il est jugé nécessaire de réviser les textes réglementaires et de développer un système de veille sanitaire et de suivi, ainsi que l'évaluation des programmes de prévention au niveau local, régional et national. Les participants ont, également, préconisé la promotion du dépistage des maladies transmissibles et non transmissibles selon les stratégies appropriées, ainsi que le renforcement des programmes de prévention générale et de prévention en milieux spécifiques. Sur un autre volet, ils ont appelé à instaurer une politique de management de l'industrie en imposant aux unités de production des audits internes et externes par des organismes accrédités. Ils ont jugé utile, aussi, la création d'une agence nationale du médicament, comme ils ont encouragé l'investissement dans la fabrication locale des médicaments essentiels. En matière de distribution, il est recommandé d'élaborer un cahier des charges de bonnes pratiques et la mise en place du contrôle périodique des unités de production. A propos de la pharmacie d'officine, les intervenants ont plaidé pour une répartition équilibrée des officines pharmaceutiques et l'élaboration du statut de pharmacien assistant d'officine pharmaceutique. Ils ont, d'autre part, mis l'accent sur l'élaboration d'une nomenclature des métiers, l'amélioration des conditions de travail, la mise à niveau permanente des connaissances ainsi que la promotion de la recherche en santé. Les recommandations ont, en outre, porté sur la santé dans le Sud et les Hauts plateaux avec la nécessité de consacrer la "complémentarité" des secteurs public et libéral, de revoir les modalités de couverture sanitaire dans les zones indiquées et de redynamiser les conseils régionaux de santé,créés en 1995. Les participants ont, en outre, plaidé pour l'intégration du secteur libéral dans les réseaux de soins, la création de pôles régionaux mutualisant toutes les compétences ainsi que la réhabilitation de la fonction de l'omnipraticien dans la prise en charge des pathologies courantes et chroniques dans ces régions. Il a également été question de la mise en position d'activités des spécialistes restreints au service civil dans les structures à statut libéral dans le Sud et les Hauts plateaux.