L'armée israélienne poursuivait jeudi ses raids contre la bande Ghaza, faisant au moins vingt-cinq morts, des violences qualifiées de "génocide" par le président palestinien Mahmoud Abbas, alors que le Conseil de sécurité de l'ONU doit tenir dans la journée une réunion d'urgence sur la situation dans ce territoire. Au moins 25 personnes sont tombées en martyres dans plusieurs raids ayant visé tôt le matin des régions de Ghaza. Sept Palestiniens ont été tués dans le centre de l'enclave, sept autres (trois femmes et quatre enfants) sont morts dans des frappes dirigées contre la ville de Khan Younès et trois autres tués alors qu'ils circulaient dans une voiture civile à Jabaliya, non loin de la frontière avec Israël. En trois jours, l'opération militaire "bordure protectrice" de l'armée d'occupation israélienne lancée dimanche et qui a bombardé sans relâche l'enclave palestinienne a coûté la vie à plus de plus de 70 Palestiniens, dont au moins 10 femmes et 18 enfants, selon des sources médicales. L'armée israélienne a annoncé avoir visé plus de 322 cibles dans la nuit dans la bande de Ghaza, portant à 750 le nombre de raids depuis le début de l'agression. Alors que le nombre des victimes civiles ne cesse d'augmenter, les autorités égyptiennes ont ouvert jeudi le point de passage de Rafah pour accueillir les Palestiniens blessés dans les frappes. Selon l'agence officielle Mena, les hôpitaux dans le nord du Sinaï, frontalier de la bande de Ghaza, sont prêts à recevoir des blessés palestiniens. Cette spirale de violences, la plus grave depuis décembre 2009, intervient après la disparition, le 12 juin, de trois étudiants israéliens en Cisjordanie occupée, retrouvés morts quelques jours plus tard. Un incident a été suivi de l'assassinat d'un jeune Palestinien, brûlé vif la semaine dernière. Mahmoud Abbas qualifie l'agression israélienne de "génocide" Le président palestinien Mahmoud Abbas qui a qualifié l'agression israélienne de "des crimes terroristes", a accusé Israël de commettre un "génocide" dans la bande de Ghaza. "Ceci est un génocide - le meurtre de familles entières est un génocide commis par Israël contre notre peuple palestinien", a déclaré M. Abbas lors d'une réunion de crise de la direction palestinienne tenue mercredi à Ramallah, en Cisjordanie. De son côté, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a dénoncé la veille les pertes civiles croissantes à Ghaza et a appelé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à "exercer le maximum de retenue et à respecter les obligations internationales de protéger les civils". Le chef de l'ONU a en outre indiqué que, tout comme les pays arabes à l'ONU, il avait lui aussi demandé au Conseil de sécurité de se réunir "d'urgence" pour examiner la crise à Ghaza et qu'il espérait une réunion jeudi. Réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU Mercredi, la présidence rwandaise du Conseil onusien avait annoncé que le Conseil tiendrait dans la matinée de jeudi une réunion d'urgence sur la situation qui prévaut dans la bande de Ghaza. La séance, consistera en un exposé public de la situation par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, suivie de consultations à huis clos entre les 15 pays membres du Conseil. Cette réunion d'urgence avait été réclamée par les Palestiniens et les pays arabes à l'ONU ainsi que par Ban Ki-moon lui-même. L'ambassadeur koweïtien à l'ONU Mansour Al-Otaibi, au nom du groupe arabe, a demandé au Conseil de "faire cesser l'agression israélienne et la punition collective du peuple palestinien". "Il est temps que le Conseil adopte une déclaration ou une résolution", a-t-il souligné. Jugeant "injustifiable l'usage disproportionné de la force", l'ambassadeur saoudien Abdallah Al-Mouallimi a pour sa part a appelé le Conseil "à prendre des mesures pour protéger la population", alors que le représentant palestinien Riyad Mansour a accusé le Conseil de "traîner les pieds pendant que l'agression continue".