Le Conseil de sécurité, qui s'est réuni jeudi à la demande de la Ligue arabe, a certes appelé à « un cessez-le-feu rapide », mais il n'a, à aucun moment, condamné les violences disproportionnées contre les Palestiniens — plus de 104 morts, dont 33 enfants, et 690 blessés palestiniens depuis mardi et aucune victime du côté israélien — ou « envoyé un message ferme à Israël l'enjoignant de mettre fin immédiatement à ses agressions contre le peuple palestinien et de respecter ses obligations au regard des lois internationales ». Barack Obama, qui comprend Benyamin Netanyahu et un peu moins Mahmoud Abbas qui crie « stop au génocide », a laissé entendre que les « Etats-Unis restent prêts à faciliter une cessation des hostilités, y compris le retour à l'accord de cessez-le-feu de novembre 2012 » qui a mis fin à huit jours de frappes aériennes israéliennes contre Ghaza. Comment ? Quand ? Il ne donne aucune précision. En attendant le réveil de la communauté internationale, notamment la Ligue arabe et l'Organisation de la conférence islamique, l'aviation israélienne brûle l'enclave palestinienne et les brigades de Hamas continuent à tirer leurs roquettes qui n'ont fait que quelques blessés ! Pis, Netanyahu, qui refuse d'entendre parler d'un cessez-le-feu — « ce n'est pas à l'ordre du jour », dit-il — met ses 40.000 rappelés en ordre de combat dans la perspective d'une opération terrestre. « Seule la fin des tirs de roquettes du Hamas sur Israël pouvait prévenir une offensive terrestre de l'armée israélienne sur Ghaza », croit savoir Ban Ki-moon avant de condamner « l'attitude irresponsable du Hamas » et de « comprendre » Israël qui a « des préoccupations légitimes pour sa sécurité ». Que faire pour stopper l'opération « Protective Edge » (Bordure de protection) et son lot de raids dont le nombre avoisine les 1.300 déjà ? Mahmoud Abbas, qui déplore le « combat inégal » et le « lancement des roquettes qui ne vont nulle part », a demandé, jeudi, à la Suisse, dépositaire de la 4e Convention de Genève sur la protection des civils en temps de guerre, de réunir les parties contractantes à cette convention de 1949 pour leur demander de sanctionner Israël en tant que « puissance occupante » et donc responsable de la sécurité des civils. L'organisation de la Conférence islamique lui a emboîté le pas. Elle a décidé, elle aussi, d'entreprendre des démarches diplomatiques à Genève pour convoquer une réunion urgente du Conseil de l'ONU pour les droits de l'Homme et obtenir la formation d'« une commission d'enquête internationale sur les crimes d'Israël, puissance d'occupation, et ses violations des droits des Palestiniens ». Certains analystes estiment que cette agression israélienne, qui a été enclenchée après le rapt du 12 juin puis le meurtre de trois étudiants israéliens en Cisjordanie, attribués par Israël au Hamas, suivis de l'assassinat d'un jeune Palestinien brûlé vif à al Qods par des extrémistes juifs, n'obéirait qu'à un objectif : pousser Abbas à renoncer à l'accord de réconciliation qu'il a signé avec les responsables de Hamas en avril dernier au nom de l'OLP. Netanyahu n'a-t-il pas suspendu brusquement les négociations de paix en réponse à cette réconciliation ? La perspective d'un règlement négocié du conflit israélo-palestinien s'éloigne dangereusement.