Les participants à la conférence internationale de Paris sur la sécurité en Irak tenue lundi se sont engagés à soutenir l'Etat irakien "par les moyens nécessaires" dans sa lutte contre l"'Etat islamique"(EI). La réunion a rassemblé une trentaine de pays arabes et occidentaux avec pour objectif de définir une stratégie internationale face à l'organisation extrémiste de l"'Etat islamique" qui contrôle de vastes territoires en Irak et en Syrie. Il s'agit également de définir le rôle de chaque pays dans la coalition internationale que les Etats-Unis veulent mettre en place pour combattre les éléments de l'EI. "Les participants ont affirmé que Daesh (acronyme arabe de l'EI) constitue une menace pour l'Irak mais aussi pour l'ensemble de la communauté internationale", selon le texte final de la réunion. "Ils ont souligné l'urgente nécessité de mettre un terme à la présence de Daesh dans les régions où il a pris position en Irak", notamment dans le Nord-ouest du pays, où des violences ont été commises par ce groupe notamment à l'encontre des civils et minorités ethniques. Les chefs de diplomatie des pays participant "se sont engagés à soutenir, par les moyens nécessaires le nouveau gouvernement irakien dans sa lutte contre Daesh, y compris par une aide militaire appropriée, correspondant aux besoins exprimés par les autorités irakiennes", selon le document. Autre point mis en exergue lors de la conférence, le soutien au gouvernement irakien sera apporté "dans le respect du droit international et de la sécurité des populations civiles". Intervenant lors de la réunion, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius a soulevé la question du financement de ce groupe terroriste, affirmant qu'une conférence sera prochainement organisée sur ce sujet à l'initiative de Bahreïn dans le but de tarir les sources financement de cette organisation. La Russie prête à apporter sa contribution Le ministre russe des Affaires, étrangères Sergueï Lavrov qui a pris part à la conférence a souligné que son pays était prêt à apporter sa contribution à l'engagement militaire international de lutte contre l'EI. "Nous avons une contribution à apporter à l'effort commun mais nous allons le faire avec un objectif plus large : la préparation d'une analyse en profondeur de cette situation", a-t-il précisé. Selon M. Lavrov, cette "contribution" sera destinée à soutenir le gouvernement irakien, "afin de nous assurer qu'ils sont en mesure de combattre les terroristes, pour assurer la sécurité de l'Etat". La Russie "est prête à participer à l'élaboration de mesures plus générales pour la lutte contre le terrorisme", a-t-il souligné. Moscou avait déjà annoncé en juillet avoir commencé la livraison d'hélicoptères de combat et d'avions de chasse à l'Irak. Les Etats-Unis mènent depuis le 8 août des frappes aériennes contre l'EI dans le nord de l'Irak, et plusieurs pays livrent des armes aux combattants kurdes irakiens, en première ligne dans le combat contre les rebelles. Téhéran pour un soutien aux gouvernements irakien et syrien L'Iran qui n'a pas pris part à la réunion de Paris a appelé à soutenir les gouvernements irakien et syrien dans la lutte contre le terrorisme. "La meilleure façon de lutter contre l'EI (Daesh) et le terrorisme dans la région est d'aider et de renforcer les gouvernements irakien et syrien qui luttent de manière sérieuse contre le terrorisme", a estimé le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian. Jeudi, l'Iran avait exprimé ses doutes sur le "sérieux et la sincérité" de cette coalition internationale voulue par Washington contre les groupes armés qui sévissent en Irak et en Syrie. "La République islamique d'Iran n'attendra aucune coalition internationale pour lutter contre le terrorisme et fera son devoir", a ajouté M. Amir-Abdollahian. L'Iran a apporté une aide humanitaire et de conseil au gouvernement irakien et aux kurdes irakiens dès les premiers jours de l'offensive des éléments extrémistes en Irak. Les forces gouvernementales irakiennes ont du mal à mettre un terme à la recrudescence des violences depuis l'an dernier, perdant le contrôle total d'une ville et d'une autre partiellement en janvier avant de reculer face à l'offensive fulgurante de l'EI qui a réussi à s'emparer de pans entiers du territoire depuis juin. Selon l'agence américaine du renseignement (CIA), l'"Etat islamique" compte "entre 20.000 et 31.500" éléments en Syrie et en Irak.