Une résolution sur la sécurité des journalistes a été adoptée par consensus jeudi à Genève par le Conseil des droits de l'homme des Nations unies. La résolution en question "condamne avec la plus grande fermeté toutes les attaques et tous les actes de violence dirigés contre les journalistes, comme la torture, les exécutions extrajudiciaires, les disparitions forcées et les détentions arbitraires, ainsi que les actes d'intimidation et de harcèlement aussi bien en situation de conflit qu'en temps de paix". Elle condamne en outre "fermement l'impunité qui entoure les attaques et les violences contre les journalistes, et se déclare vivement préoccupée par le fait que la grande majorité de ces crimes restent impunis, une situation qui contribue à leur récurrence". Cette résolution (à l'initiative de la France et de l'Autriche, co-parrainée par 91 Etats), demande aux Etats de prendre des mesures pour lutter contre cette impunité, telles que la désignation d'un procureur spécialisé, d'unités d'enquêtes spéciales, de former procureurs et magistrats sur les questions touchant à la sécurité des journalistes. Elle demande notamment la mise en place "d'un mécanisme d'alerte précoce et de réponse rapide" qui permette aux journalistes, s'ils sont menacés, de contacter immédiatement les autorités. Enfin, le Conseil des droits de l'Homme souligne, dans cette résolution, l'importance de suivre régulièrement cette question dans le cadre de l'examen qu'il mène du respect des droits de l'Homme. Le travail des journalistes dans les conflits armés peut se révéler dangereux, leur protection dans les conflits armés est donc primordiale pour assurer leur sécurité ainsi que la liberté de l'information. Le droit humanitaire ne prévoit aucune protection spécifique des journalistes dans les conflits armés. Au terme de l'article 79 du Protocole additionnel I, aux conventions de Genève de 1949, "les journalistes qui accomplissent des missions professionnelles périlleuses dans des zones de conflit armé seront considérés comme des personnes civiles". En dépit de l'existence de normes protectrices, les atteintes à la liberté d'information et à la sécurité des journalistes opérant dans des zones de conflit sont en constante augmentation et sont rarement sanctionnées. La fédération internationale des journalistes (FIJ) a lancé dans son 23 éme rapport annuel, un appel aux gouvernements, les incitant à mettre fin à l'impunité dont jouissent les tueurs des journalistes et des hommes des médias. Quelque 108 journalistes tués ont été dénombrés en 2013 par la FIJ, tués dans des attentats ciblés, explosions, ou échanges de tirs, principalement en Asie, Pacific, et au Proche et Moyent-Orient. La fédération internationale des journalistes, dont le siège est établi à Bruxelles, rassemble 165 syndicats et organisations de journalistes, dans 125 pays.