Des opérateurs économiques et experts ont réitéré, mardi à Alger, la nécessité d'améliorer la conformité des produits algériens aux normes internationales, avisant que cela y va de la "survie" de l'économie algérienne. La conformité des produits algériens aux normes internationales "demeure très faible et ceci s'est traduit négativement sur leur compétitivité internationale", ont admis les participants à la 3ème édition des journées de l'entreprise algérienne organisée par le Forum des chefs d'entreprises (FCE) sous le thème "les normes, outils de compétitivité, de croissance et protection". A cet effet, la mise en œuvre d'une "veille normative" permettant d'actualiser en permanence le système national en la matière a été relevée comme principale action en vue d'améliorer la conformité de la production nationale aux standards universels. Selon les estimations données par la secrétaire générale du ministère de l'Industrie et des mines, Mme Rabea Kherfi, sur les 7.500 normes adoptées par l'Algérie, seulement 10% sont appliquées. Dans ce sens, elle a constaté l'insuffisance des actions engagées par le comité national de normalisation et a appelé à renforcer la présence des comités techniques de normalisation au sein des entreprises. "Nous sommes actuellement en phase d'apprentissage de nos normes et de leur mise en conformité aux standards internationaux imposés par les grandes firmes privées", a souligné Mme Kherfi, ajoutant que l'accélération de ce processus est un enjeu partagé par les pouvoirs publics et les opérateurs économiques. Elle a alors avisé que même si les systèmes normatifs, actuellement en vigueur, étaient variés et complexes, l'appareil de production nationale est tenu à les maîtriser "pour assurer la survie" de l'économie algérienne et la compétitivité des produits nationaux sur les marchés internationaux. Lors de cette rencontre, la directrice générale de l'Institut algérien de normalisation (IANOR), Mme Ratiba Chibani, a déploré non seulement le retard accusé dans le processus de mise en conformité du système normatif algérien aux standards internationaux, mais aussi la "très faible représentation" de l'Algérie au sein de l'Organisation internationale de normalisation (ISO). Elle a, en outre, appelé les opérateurs économiques publics et privés à adhérer à la marque de conformité aux normes algériennes "TEDJ" en homologuant leurs produits à cette référence. Le président par intérim du FCE, Ahmed Tibaoui, a, quant à lui, indiqué que l'enjeu pour l'économie algérienne est de développer un système normatif qui concilie entre l'intérêt national et l'évolution internationale. Une étude faite par le FCE a démontré que l'Algérie avait enregistré un manque à gagner de près de 128 milliards de dollars entre 1963 et 2013, et ce, en raison du retard accusé en matière de la mise en conformité au système normatif universel. Une accélération du processus de l'intégration de l'économie nationale dans ce système devrait permettre à l'Algérie d'augmenter de 2,4% la croissance de son PIB prévisionnel à l'horizon 2050, d'après des projections du FCE. Les différents intervenants ont été unanimes sur la nécessité de renforcer les organismes en charge de l'encadrement du système normatif algérien, du contrôle de conformité et de l'accréditation en les dotant de moyens nécessaires pour une meilleure prise en charge de leurs missions. Ils ont également recommandé de mettre à niveau les textes législatifs et réglementaires en considération des évolutions enregistrées dans le monde, et d'encourager la création de laboratoires de référence en procédant à leur accréditation. Il a été aussi suggéré de renforcer la participation du Fonds de mise à niveau pour l'ensemble des entreprises en matière de management de la qualité, de la certification et du marquage des produits.