Le marché algérien des accréditations demeure vierge. Beaucoup reste à faire dans ce domaine. Les avantages de l'accréditation ne semblent pas convaincre les entreprises et les organismes d'évaluation de la conformité. Sur les 2000 laboratoires existants en Algérie, seuls deux sont accrédités par des organismes français. C'est ce qu'a révélé, hier, le directeur général de l'organisme algérien d'accréditation (Algerac), Noureddine Boudissa. Le cri d'alarme est lancé. «Même les organismes d'inspection activant actuellement ne sont pas accrédités», s'indigne l'invité du forum d'El Moudjahid. «Nous allons reprendre le relais pour que ce processus soit pris en charge par Algerac», a-t-il soutenu. Quant à savoir si les opérateurs sont prêts à l'accréditation, le conférencier répond avec scepticisme «ce n'est pas encore acquis». Il a estimé que l'accréditation est le socle de la normalisation. A ses yeux, ce processus est inévitable aujourd'hui pour se conformer aux normes internationales au moment où notre pays se prépare à adhérer à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Il souligne que le marché algérien des accréditations «demeure vierge. Beaucoup reste à faire dans ce domaine». M.Boudissa a appelé à la mise en place d'une politique nationale de la qualité indissociable de la politique de relance économique et d'intégration à l'économie internationale. Le patron d'Algerac a lancé aussi un appel à l'ensemble des opérateurs économiques, laboratoires et organismes publics et privés à accélérer leur mise en conformité aux normes nationales et internationales afin de faciliter leur accès aux marchés étrangers. Selon M.Boudissa, ce processus permettra à ces derniers de se doter de systèmes de contrôle de qualité. C'est justement la mission attribuée à l'Algerac. Il s'agit d'accréditer les laboratoires et autres organismes certificateurs. Cette attestation devra apporter la démonstration formelle et officielle de la compétence de l'organisme à évaluer sa conformité et ses compétences techniques, explique M.Boudissa. L'Algerac, qui relève du ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements, est chargé de veiller à l'application et à l'évolution des réglementations en matière de qualité et de permettre aux entreprises accréditées d'asseoir leur position sur le marché national et accéder aux marchés étrangers. «Le certificat d'accréditation constitue un passeport technique associé à un produit ou à un service», considère-t-il. L'intervenant a affirmé vouloir renforcer les capacités de son organisme en assurant la disponibilité des moyens matériels adéquats et la formation du personnel nécessaire pour le bon fonctionnement de l'organisme mais aussi de gagner la confiance des instances internationales vis-à-vis de la conformité du système national d'accréditation aux exigences internationales (ISO 17011). Il avance, à ce propos, que son organisme dispose de 70 qualiticiens et prévoit d'augmenter ce nombre à 100. L'accréditation concerne, note-t-on, les organismes de certification, les laboratoires d'essais et d'étalonnage ainsi que l'accréditation d'organismes de contrôle et d'inspection comme les stations de contrôle technique automobile.