Le Conseil de sécurité de l'ONU a souligné, à l'issue d'une réunion mercredi soir, la nécessité "d'améliorer la visibilité et l'efficacité des Nations unies dans la lutte contre la propagation des idéologies extrémistes violentes qui favorisent le terrorisme", en appelant à des mesures antiterroristes "respectueuses des droits de l'homme". Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a estimé, lors de la réunion consacrée à l'antiterrorisme, que "les moyens militaires seuls ne permettaient pas de venir à bout de l'extrémisme", tout en appelant à "des mesures antiterroristes respectueuses des droits de l'homme". "Nous devons continuer à réfléchir aux conditions qui permettent à l'extrémisme de prospérer. Mais affronter ces défis en les envisageant uniquement du point de vue militaire a déjà montré ses limites", a déclaré M. Ban. Le SG de l'ONU a également prévenu que "cibler" les communautés musulmanes au nom de l'antiterrorisme était à même de provoquer des "abus immoraux et contre-productifs". Pour sa part, la ministre australienne des Affaires étrangères, Julie Bishop, qui présidait la réunion, s'est prononcée pour que les Nations unies nomment un envoyé spécial chargé de mettre sur place un front "commun et efficace" pour lutter contre l'extrémisme. Cet envoyé spécial serait par exemple chargé de prodiguer des conseils aux gouvernements à travers le monde et de les aider à se doter d'une "stratégie médiatique et numérique efficace pour faire face aux jihadistes". Cette réunion de suivi avait été convoquée pour évaluer les effets d'une résolution adoptée en août, destinée à endiguer le flot des combattants étrangers qui rejoignent les rangs de l'EI et à "couper les sources de financement des jihadistes". La réunion du conseil de sécurité s'est tenue à l'heure où les Etats-Unis et une coalition internationale qu'ils dirigent bombardent des positions de l'organisation autoproclamée Etat islamique (EI/Daech) en Irak et en Syrie, dans le but d'anéantir ce groupe terroriste auteur de violences sanglantes et d'enlèvements dans ces deux pays.