Environ 1,2 million d'électeurs sont appelés aux urnes vendredi en Namibie pour des élections présidentielle et législatives lors duquel ils procéderont à un vote électronique. La Namibie organise vendredi le premier vote électronique d'Afrique pour les élections présidentielle et législatives, qui semblent gagnées d'avance pour le parti au pouvoir malgré la grogne sociale et devraient amener plus de femmes au pouvoir. Les électeurs sont attendus dans les 4.000 bureaux de vote à travers le pays, pour ce scrutin général lors duquel ils procéderont à un vote électronique, le premier d'Afrique. Dans l'isoloir, les électeurs trouveront pour la première fois des machines de vote de fabrication indienne, équipées d'écrans tactiles. Les résultats des élections seront connus compte à eux samedi. Neuf candidats pour la présidentielle Les Namibiens auront le choix vendredi entre neuf candidats pour la présidentielle issus de plusieurs partis, allant des "Combattants pour la liberté économique", à l'extrême-gauche, au Parti républicain de la minorité blanche. Un seul est susceptible de l'emporter, le Premier ministre Hage Geingob, 73 ans qui est issu de la Swapo, le parti de la lutte anti-coloniale et anti-apartheid qui a gagné toutes les élections depuis 1990. Déjà Premier ministre pendant 12 ans à l'indépendance, il occupe de nouveau ce poste depuis 2012 et devrait succéder au chef de l'Etat sortant, Hifikepunye Pohamba, qui ne peut pas se représenter après deux mandats. M. Geingob promet "paix, stabilité et prospérité", mais plus que son programme, les électeurs regardent surtout l'étiquette Swapo. La Swapo, à l'image de la plupart des mouvements ayant conduit leur pays à l'indépendance, est devenu un parti attrape-tout, couvrant tout l'échiquier des idées politiques, souvent davantage préoccupé par ses querelles de courants que par ses électeurs. Son pouvoir est source de continuité, disent les uns. D'immobilisme, critiquent les autres. Selon un récent sondage, près de deux tiers des électeurs namibiens jugent le gouvernement en échec face au chômage, à la corruption et à la pauvreté. L'opposition craint des fraudes, les autorités promettent des résultats fiables La Haute Cour namibienne, au nom de la Cour électorale, a rejeté mercredi une requête urgente sur le report des élections présidentielle et législatives du pays. Le plaideur profane August Maletzky, son Centre pour la main-d'œuvre et les droits humains d'Afrique ainsi que le Rassemblement pour la Démocratie et le Progrès (RDP) et le Parti révolutionnaire des travailleurs avaient demandé le report des élections du pays d'Afrique du Sud-Ouest, affirmant que le vote serait probablement truqué en faveur du parti Swapo au pouvoir. Ils ont soutenu que l'usage de machines de vote électroniques en l'absence de toute trace écrite vérifiable laisserait place à une manipulation du vote. Mais le juge de la Haute Cour Kobus Miller a rejeté l'application sans se justifier. Des partis d'opposition disent craindre des pannes ou des fraudes alors que les autorités affirment que les résultats seront plus fiables et plus rapides.