Les Tunisiens ont élu librement Béji Caïd Essebsi président de la république avec 55,68% des suffrages, mettant fin à quatre ans de transition politique à la suite de la chute du régime de Zin el-Abidine Ben Ali en 2011. Selon les résultats officiels, le leader de Nidaa Tounes, Béji Caïd Essebsi, déjà déclaré vainqueur par les centres de sondage, a remporté le scrutin avec un écart dépassant les onze points. A 88 ans, ce père de quatre enfants devient le premier président tunisien élu démocratiquement avec 1.731.529 devant le chef d'Etat sortant Moncef Marzouki, qui a obtenu 44,32% des suffrages. Environ 5,3 millions de Tunisiens ont été appelé dans quelque 11.000 bureaux de votes (en Tunisie et à l'étranger). Dans une déclaration à la télévision nationale juste après la fermeture des bureux de vote, M. Essebsi a remercié "les femmes et les hommes de Tunisie" et rendu hommage aux "martyrs" du pays. "Dans l'attente des résultats définitifs (...), il nous est possible de dire que la campagne électorale est finie et que tout ce qui s'est passé pendant cette campagne fait partie du passé", a-t-il dit. "L'avenir proche et lointain nous oblige à travailler ensemble pour la Tunisie", a-t-il aussi lancé à l'adresse de son rival, Moncef Marzouki. Malgré une transition de près de 4 ans, marquée notamment par des crises politiques et l'essor de groupuscules armés, la Tunisie a réussi à organiser des élections générales considérées comme démocratiques par la communauté internationale. Une participation rassurante Malgré un début du scrutin inquiétant, suite à la faible participation des électeurs, le taux de participation généra à ce second tour a attient 60,11%, selon l'ISIE. "Ce taux est inférieur à celui du premier tour (64,6%, Ndlr), mais la participation reste honorable et rassurante", a rassuré, le président de l'ISIE, Chafik Sarsar, expliquant que "les taux de participation ont toujours tendance à la chute dans les seconds tours même dans les pays les plus avancés en matière de démocratie". Les jeunes sont moins impliquées dans ce processus électoral, selon des observateurs, qui expliquent que cette catégorie ne se reconnait pas dans les candidats. Le taux plus élevé de participation a été enregistré au gouvernorat de Ben Arous (nord du pays) avec près de 73%, alors que le taux le plus réduit à été enregistré au gouvernorat de Sidi Bouzid (centre du pays) avoisinant 44 %. Un scrutin libre et transparent Le président de l'ISIE, M. Sarsar, a déclaré que l' "opération électorale pour le second tour de la présidentielle est crédible puisqu'elle s'est passée dans la transparence", renouvelant son appel à tous les acteurs à accepter les résultats des urnes. Pour sa par, le réseau Mourakiboun, a confirmé dans un rapport préliminaire la très grande transparence de l'opération électorale lors de ce second tour. Le chef de La Mission d'observation électorale de l'Union européenne (MOE UE), Annemie Neyts-Uyttebroeck, avait déclaré dimanche, qu'elle était optimiste au sujet du bon déroulement du processus électoral. "Jusqu'à la mi-journée, il n'y a pas eu d'incidents flagrants, selon les rapports de nos observateurs déployés dans les différents centres et bureaux de vote", a-t-elle souligné. Selon la loi électorale Tunisienne, la phase des recours devant le tribunal administratif, qui se poursuit pendant 20 jours au maximum, s'ouvre directement après l'annonce des résultats préliminaires.