Les témoignages sur la Révolution doivent être recueillis et enregistrés "sans tarder" auprès des Moudjahidine et de tous ceux qui l'ont vécue, a insisté, dimanche à Sétif, le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni. Il s'agit aujourd'hui d'une "urgence" au regard de l'âge avancé des acteurs de la guerre de libération nationale, d'autant que l'enjeu est d'écrire l'histoire et de donner des repères aux générations montantes, a souligné en substance le ministre au second jour de sa visite, lors d'une rencontre, au siège de la wilaya, avec des moudjahidine, des ayant droits et des cadres de son département L'opération de recueil de témoignages à laquelle a appelé le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, doit permettre une écriture "honnête" de l'histoire de l'Algérie, fondée sur des témoignages recueillis de la bouche même de celles et de ceux qui ont participé à la glorieuse Révolution de Novembre, a indiqué M. Zitouni, rappelant que son département n'a pas lésiné sur les moyens pour mener cette opération de façon efficiente. Selon le ministre, tout ce qui a pu être recueilli jusqu'à aujourd'hui comme témoignages vivants sur la Révolution et tout ce qui a pu être récupéré comme documents et preuves matérielles ornant à l'heure actuelle les musées du pays, "encourage à écrire aisément l'histoire nationale et celle de la Révolution". La question de l'écriture de l'histoire et de la préservation de la mémoire collective "relève de la responsabilité de tous", a estimé le ministre, insistant à ce propos sur l'association de l'université algérienne, en premier lieu, et de tous les autres secteurs comme l'Education nationale, la Culture, les Affaires religieuses, la Jeunesse, la Formation professionnelle et l'Emploi. Pour M. Zitouni, l'Algérie, qui se trouve aujourd'hui dans une "situation sensible" née des "velléités de ternir l'image de la Révolution et d'y porter atteinte", a plus que jamais besoin de son peuple et de ses Moudjahidine pour combattre ceux qui sèment le doute quant à la loyauté et aux sacrifices des Chouhada. Le ministre était auparavant l'invité d'une émission interactive de la radio nationale de Sétif qui lui a notamment permis de dresser un bilan de sa visite d'inspection dans la wilaya des Hauts plateaux. M. Zitouni a souligné sur les ondes de ce média que la responsabilité incombant aujourd'hui à son département, aux autorités locales et à la presse consiste à donner sa "réelle dimension à la Révolution". Une oeuvre qui requiert, a souligné le ministre, le recueil de témoignages, le recensement complet des camps de concentration et autres centres de tortures qui fleurissaient en Algérie durant la période coloniale, la réédition des oeuvres consacrées à la lutte armée, ainsi que la réalisation de films voués aux grandes figures révolutionnaires et aux grands faits d'armes". Le ministre avait entamé la seconde journée de sa visite dans la wilaya de Sétif en se recueillant devant la stèle érigée au centre du chef-lieu de wilaya, à Saâl Bouzid, premier martyr des massacres du 8-Mai 1945, avant de rendre visite, en son domicile, au moudjahid Brahim Belarbi. M. Zitouni a également présidé, aux côtés des autorités locales, une cérémonie de baptisation d'un lycée de la cité Chouf Lekdad (nord de Sétif), du nom du chahid Amar Bouima, tombé au champ d'honneur en 1959. La veille (samedi), le ministre avait notamment annoncé que tous les centres de repos des Moudjahidine allaient être dotés de moyens audiovisuels modernes et performants destinés à recueillir les témoignages sur la Révolution.